La mobilité professionnelle présente plusieurs facettes. On peut changer d’employeur, sans changer de métier. On peut changer de métier, sans changer de domaine professionnel. On peut également effectuer les trois à la fois. À moyen terme, ces mobilités concernent environ un quart des travailleurs. En effet, sur trois ans (2013-2016), 23 % des salariés ont changé d’employeur et/ou de profession, observe la Dares. Sur cinq ans (2010-2015), 22 % des personnes en emploi ont changé de métier et 16 % de domaine professionnel. Ces évolutions peuvent relever d’une simple étape dans une carrière, d’un déménagement, d’un projet de reconversion ou encore d’aspirations à de meilleures conditions de travail.

Globalement, les salariés ayant changé d’employeurs ou de profession entre 2013 et 2016 améliorent davantage leurs conditions de travail que ceux qui restent dans la même entreprise, indique la Dares, dans une étude publiée en novembre dernier. Ces salariés mobiles peuvent passer directement d’une entreprise à une autre, sans passer par une période de précarité ; il s’agit alors d’une « transition directe ». Ou bien ils connaissent une période d’instabilité, c’est-à-dire des épisodes de chômage et/ou d’emplois courts (« emploi instable »). Si ces derniers améliorent davantage leurs conditions de travail que les autres, c’est notamment parce qu’au départ elles étaient plus mauvaises que la moyenne.

Changer de secteur mène généralement à l’amélioration des conditions de travail, selon la Dares :

> Entre 2013 et 2016, 17 % des salariés ont changé de « grand secteur d’activité ». Mais cette part est plus importante en provenance de l’industrie (24 %) qu’en provenance de l’administration (9 %).

> Quitter l’industrie, ou les secteurs du commerce, de l’hôtellerie et de la restauration permet souvent de réduire les contraintes physiques et horaires, ainsi que l’intensité du travail. De même, partir du BTP diminue l’intensité des contraintes physiques, particulièrement prégnantes dans ce secteur.

> Quitter le secteur des transports est surtout bénéfique pour réduire l’insécurité socio-économique, tandis que le départ du secteur des services est favorable à une réduction des contraintes physiques et de l’insécurité.

des personnes en emploi âgées de 20 à 50 ans souhaitent changer de métier, selon l’enquête Formation et qualification professionnelle 2014-2015, de l’Insee.