Assisterait-on à un changement d’ère ? Deux initiatives – l’une émanant du Gouvernement, l’autre d’un opérateur privé, en l’occurrence Le Bon Coin – visent, chacune à leur manière, à transformer radicalement le rapport des individus à la formation en jouant la carte de la transparence sur les offres des organismes, et ce en quelques clics. La première, Mon compte formation, recense toutes les offres finançables avec le CPF. Elles sont repérables à partir de mots-clés, puis classées en fonction de leur géolocalisation – les formations à distance arrivant en tête – mais aussi des dates des prochaines sessions. La seconde va donner, en amont, plus de visibilité aux catalogues des organismes invités, depuis le 5 novembre dernier, à déposer leurs offres sur le portail, qu’elles soient ou non éligibles au CPF, afin d’aider les internautes à se faire une idée des possibilités par rapport à leurs besoins. Quitte, dans un second temps, si le programme choisi est éligible au CPF, à le financer en accédant à l’application Mon compte formation ou à solliciter son entreprise pour étudier les possibilités de cofinancement. Celui-ci devrait être possible directement depuis Mon compte formation, à partir de mars prochain.

La formation deviendrait-elle un produit de consommation comme les autres ? « On va vers une désacralisation, décrypte Françoise Dany, directrice des programmes de formation continue de l’EM Lyon. Jusqu’à présent, le retour en formation était encore trop souvent vécu comme une parenthèse dans sa vie professionnelle. Demain, l’acte de se former va se fondre dans le quotidien et il devra être régulièrement renouvelé pour maintenir l’employabilité. » De fait, les offres de formation déposées sur Le Bon Coin alimenteront une sous-catégorie de la rubrique « emploi ». Le lien entre la remise à jour des compétences ou un choix de réorientation et la demande du marché du travail – objectif de la réforme de la formation professionnelle – pourrait prochainement être, lui aussi, réaffirmé sur Mon compte formation. Le ministère du Travail aimerait en effet « plugger » les offres d’emploi et celles de formation sur l’application. « Celle-ci est aussi un moyen de conduire des politiques publiques », indique Antoine Foucher, le directeur de cabinet de Muriel Pénicaud. À suivre…