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Édito

SOS hôpital

Édito | publié le : 01.12.2019 | Jean-Paul Coulange

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SOS hôpital

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Personnels hospitaliers, cheminots et agents de la RATP, « gilets jaunes »… Difficile d’apprécier, à travers les mobilisations et les journées d’action passées, présentes, et surtout à venir, l’état réel du corps social. Le retour de flamme des « gilets jaunes » à l’occasion du premier anniversaire de leur soudaine apparition ne doit pas faire illusion. Le mouvement n’a jamais été coordonné ni construit autour de revendications précises, hormis la taxe carbone, rapidement sortie des radars, ou la hausse de la CSG pour les retraités, vite abandonnée. Le pire est que les mesures annoncées en fin d’année dernière ont coûté la bagatelle de 17 milliards d’euros aux deniers de l’État, sans que la question de la réelle fracture territoriale ne soit prise à bras-le-corps.

Parions que les fins analystes du climat social s’épancheront davantage sur le mouvement qui s’annonce, à compter de ce 5 décembre, contre la réforme des retraites, à l’initiative, principalement, des syndicats de cheminots et d’agents de la RATP. Sera-t-il l’étincelle qui mettra le feu aux poudres autour d’une réforme structurelle dont on ne connaît toujours pas les principales modalités ? La vérité des chiffres, rapport de la Cour des comptes à l’appui, nous oblige à rappeler que les bataillons qui entendent bloquer la France, dans un remake espéré de 1995, partent à moins de 56 ans à la RATP, à moins de 57 ans à la SNCF et à moins de 58 ans dans les IEG (donc à EDF), alors qu’en moyenne, les salariés du secteur privé arrêtent désormais leur activité à 63 ans et les agents de la fonction publique à 61 ans. Ajoutons à cela que le contribuable apporte par l’impôt 60 % des ressources du régime de retraite RATP et 64 % de celles du régime SNCF, pour un coût de 5,5 milliards d’euros annuel. Fermez le ban…

Reste le sujet le plus douloureux. Celui de l’hôpital. Après une énième journée de mobilisation des personnels, Édouard Philippe a annoncé un nouveau plan pour l’hôpital public, qui compte un millier d’établissements. Le troisième du genre en l’espace de six mois, après le plan à 70 millions d’euros pour les urgences de juin dernier et celui de réforme des urgences, à 750 millions sur quatre ans, annoncé en septembre. Primes, crédits supplémentaires, reprise partielle de la dette… L’exécutif ne sait plus comment traiter le symptôme maintes fois diagnostiqué. De tous les signaux d’alarme tirés ces temps-ci, le mal-être du monde hospitalier est probablement le plus inquiétant, à défaut d’être le plus médiatisé.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange