Élu DRH numérique 2019 par le jury de l’Association nationale des DRH (ANDRH), Olivier Cagnac aime rester au contact des collaborateurs et du business. Un besoin qui s’est manifesté avant même la fin de ses études de droit. Plutôt que de s’orienter vers la communication, il bifurque vers les ressources humaines. « La dimension généraliste du métier m’a intéressé et je suis toujours resté attentif au fait d’être proche de la vie d’une entreprise dans sa globalité. » Lors de ses premiers pas professionnels, à la fin des années 1980, il prend soin de choisir une entreprise aux activités diversifiées. Ce sera Bouygues Construction, où il va passer par trois entités. Après une entrée en matière en tant que manager, il devient DRH en 1994 : « C’est un groupe qui a la capacité de faire naître des activités, y compris dans des secteurs autres que celui de la construction, son métier d’origine. »

Après un peu plus d’une décennie dans le bâtiment, changement d’horizon. Sollicité par un chasseur de têtes, il met le cap sur un équipementier de rang planétaire, Valeo. « La rigueur du monde industriel m’attirait, tout comme la dimension internationale. Valeo, c’est un modèle déployé à l’échelle mondiale, au service de la satisfaction client. Un réel changement après la période Bouygues. » D’autant plus frappant que se font alors sentir les conséquences de la mondialisation, avec les transferts d’activité en Europe de l’Est pour accompagner les constructeurs automobiles.

En parallèle, Olivier Cagnac doit aussi gérer le passage aux 35 heures. « Les négociations étaient parfois compliquées. J’ai veillé à toujours garder une bonne crédibilité personnelle auprès des organisations syndicales et à trouver des solutions respectueuses des intérêts de tous. » Durant cette période, la préservation du site de Reims, moyennant un investissement de 24 M€ et la réduction de 50 % des effectifs, le marque : « Il y avait une double crainte : les salariés avaient tous peur de perdre leur emploi et ceux qui restaient peur de ne pas réussir à s’adapter. Il a fallu mettre en place des solutions pour que tout le monde travaille jusqu’au bout et que ceux appelés à partir retrouvent un emploi, mais aussi lancer les formations afin que soient acquises les compétences nécessaires à l’évolution du site. Ce sont des moments durs, on est affecté personnellement, mais il faut faire la part des choses. »

Nouveau virage en 2014, en arrivant chez ExterionMedia avec un défi radicalement différent. Cette régie publicitaire de 360 collaborateurs, spécialisée dans l’affichage extérieur, était confrontée à une réduction des espaces disponibles, du fait de la réglementation, et à une baisse tendancielle des prix, le tout obérant son chiffre d’affaires. Elle a mis sur pied un projet d’entreprise devant la faire migrer vers d’autres formats, notamment digitaux. Pour répondre à la demande d’accompagnement des collaborateurs, un grand plan de formation de 18 mois a été lancé en juin 2018. « Ce “passeport digital” doit, d’une part, permettre à nos collaborateurs de comprendre le marché, les nouvelles offres ainsi que les nouvelles attentes des consommateurs et des marques, et, d’autre part, d’acquérir de nouvelles compétences en matière de soft skills et de management, liées à une relation réinventée à leur travail. » Lorsqu’il a reçu le prix du DRH numérique, Olivier Cagnac a rappelé que le même jour les collaborateurs d’ExterionMedia commençaient à soutenir devant un jury les mémoires détaillant leurs propositions pour accélérer la mutation de l’entreprise. « C’est une formidable reconnaissance pour eux et aussi pour l’évolution de notre fonction. »

1988-1999

Responsable RH, puis DRH chez Bouygues Construction.

2000-2011

DRH de différentes unités de Valeo.

2011-2012

DRH de transition Ossabois (Bouygues Immobilier).

2012-2013

DRH de transition pour accompagner la cession d’une unité de Valeo au groupe japonais U-Shin.

2014

DRH de ExterionMedia France.