1995, vous vous souvenez ? Un certain Alain Juppé décide de réformer le système de retraite et déclenche la plus grande vague de grèves enregistrée dans le pays depuis 1968. Reste à savoir si les Français s’apprêtent à vivre un nouvel hiver 1995, alors que la RATP et la SNCF, en lutte contre le projet de réforme des retraites porté par Emmanuel Macron, entament le 5 décembre prochain une grève illimitée.

Les jeunes générations se révèlent plus fragiles sur le plan de la santé… ou bien moins prêtes aux sacrifices au travail que leurs aînés. À en croire une récente étude, les arrêts maladie « longue durée » pris par les moins de 41 ans ont crû de 23 % l’an dernier, contre 9 % de hausse chez les salariés plus âgés. Parmi les facteurs ayant déclenché leur arrêt, les jeunes sont nombreux à pointer des problèmes directement liés à leurs conditions de travail. Envoyant ainsi un message clair aux entreprises : plus question aujourd’hui de se tuer à la tâche.

Depuis quelques années, la discrimination syndicale a le vent en poupe. Mais l’ascensoriste Otis, accusé d’avoir entravé le déroulement de carrière de douze de ses salariés – encartés à la CGT –, devra payer 770 000 euros de dommages et intérêts à ces employés, conformément au verdict rendu à l’automne par la cour d’appel de Versailles.

Depuis la rentrée, tous les étudiants d’HEC sont formés à « la quête de sens en entreprise ». Une façon pour l’école de commerce de répondre aux aspirations des nouvelles générations, de plus en plus enclines à refuser de travailler pour des entreprises dont les pratiques, ou l’activité même, se révéleraient en contradiction avec leurs convictions. On ignore pour le moment si les futurs managers d’HEC parviendront à devenir « ces leaders de sens qui, à travers leur implication dans le monde économique, participeront au bien commun », comme l’envisage l’une des plaquettes de l’école.