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Idées

Le travail, pour quoi faire ?

Idées | Livres | publié le : 01.10.2019 | Irène Lopez

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Le travail, pour quoi faire ?

Crédit photo Irène Lopez

Préoccupation majeure des Français, le travail suscite des débats. S’il est insatisfaisant, doit-on en changer ? S’il est créatif, va-t-on pouvoir le garder ? À une époque où le chômage stigmatise et continue de frôler les 9 %, quelles sont les perspectives offertes aux plus jeunes ? Le dossier central du numéro d’automne de « Zadig » propose des réponses à travers l’analyse des textes des classiques et des reportages dans les territoires défavorisés.

Créée en mars 2019, « Zadig » est la dernière publication trimestrielle conçue par Éric Fottorino et son équipe. Chaque numéro met en avant un thème d’actualité. Cet automne, c’est le travail qui est au centre des échanges. Sociologues, philosophes, économistes, historiens et journalistes décortiquent le sujet. Pour la sociologue Dominique Méda, donner une place moins centrale au travail favoriserait une vie plus équilibrée et allégerait la pression sociale qui pèse sur les chômeurs. Quant au salariat, il reste selon elle, comme la démocratie, le moins mauvais des systèmes face à la précarisation et à l’ubérisation des emplois. Des extraits d’ouvrages écrits par l’économiste André Gorz et par le sociologue du travail Georges Friedmann reviennent sur l’invention du travail, et sur l’insatisfaction ou l’évasion qu’il peut susciter. Des citations de Karl Marx et de John Smith ponctuent leur théorie. Si pour certains Français le travail est toute leur vie, nombre de jeunes ne sont pas prêts à accepter n’importe quel emploi. Exemple avec la reconversion d’Arthur Lochmann, diplômé en philosophie et détenteur d’un CAP de charpentier. Dans « La vie solide : la charpente comme éthique du fer » (Payot, 2019), il a couché sur le papier ses souvenirs de chantier, ses réflexions sur l’apprentissage, et il redore le blason des métiers artisanaux.

Le dossier de « Zadig » consacre plusieurs articles au chômage. À travers de nombreuses initiatives menées dans les territoires et à Paris, il existe bien des manières de travailler dans l’Hexagone, d’explorer de nouvelles voies et de refuser que le chômage soit une fatalité. Le journaliste Patrice Trapier est allé enquêter sur les décrocheurs en Haute-Saône et décrit une initiative départementale qui remet en selle de jeunes allocataires du RSA : « Dans ces familles, les carences sont affectives, sanitaires, sociales, éducatives et parfois même cognitives (dyslexie et illettrisme). La Garantie jeunes débute par une cure de réhabilitation personnelle, au sens du “rehab” anglo-saxon, cinq semaines de remise à flot : médecin, dentiste, ophtalmo, assistant social, psy, sophrologue, travail sur l’estime et la confiance en soi. » Dossier éclectique et brillant.

Zadig.

Numéro 3, automne 2019. 19 euros.

Auteur

  • Irène Lopez