Benoît Girardin : Depuis longtemps, j’observe que les acteurs de la planète sociale échangent et travaillent sur les mêmes sujets, mais très rarement tous ensemble et jamais au même endroit. Le but des ADS est de réunir l’ensemble de ces acteurs – quel que soit leur métier ou leur orientation – qui croient au dialogue social et qui pensent que le Code du travail, certes perfectible, est un formidable outil de régulation. Nous pensons en conséquence que ce qui rassemble les acteurs des ressources humaines est bien plus important et puissant que ce qui les oppose parfois.

B. G. : D’abord, notre vocation est d’aborder toutes les questions relatives aux ressources humaines, et pas uniquement celles concernant le dialogue social. Ensuite, la transversalité est notre marque de fabrique, puisque je crois qu’aucune association ne regroupe au sein de son CA les cinq principales organisations syndicales, des DRH, des avocats de salariés et d’employeurs, des professeurs, des membres du CPH, un ancien ministre et un conseiller ministériel notamment. Enfin, notre approche est résolument positive et optimiste, afin de lutter contre le « RH bashing », le « syndicats bashing » ou le « droit du travail bashing », qui n’ont aucun sens et qui ne reflètent aucune réalité sur le terrain.

À titre d’exemple, nous remettons chaque année, à l’occasion de notre colloque annuel et en partenariat avec la société LHH Altedia, le prix de l’accord collectif innovant, dont le jury est présidé par Franck Morel, conseiller du Premier ministre, pour souligner et se féliciter de ce qui marche, de ce qui marche même très bien.

B. G. : Nous ne vendons aucun service, mais nous proposons des activités à toute la communauté RH. Nous avons deux objectifs : conformément à notre ADN, animer la communauté RH et proposer des espaces de parole. Sous la direction scientifique de Pascale Lagesse, vice-présidente de l’association, nous organisons un colloque annuel. La prochaine édition aura lieu le 7 octobre prochain, à la Maison de la Mutualité. « Liaisons sociales magazine », « Entreprise &Carrières » et la « Lettre des juristes d’affaires » en sont partenaires. Nous réunissons également nos adhérents deux fois par an à l’occasion des « petites assises », consacrées à des sujets thématiques. Celles organisées au mois de mai autour de Jean-Marc Albiol, du cabinet Ogletree, qui était notre partenaire pour cet événement, de Bernard Thibault, ancien secrétaire général de la CGT, de Giles Gateau, ancien DRH d’Air France, et de Yannick Pagnerre, professeur des universités, ont eu pour thème : « Peut-on se passer des syndicats ? ».

Le 1^er juillet dernier, à l’occasion d’un dîner autour d’une cinquantaine de DRH et d’une trentaine de personnalités du monde des RH, nous avons également réuni Laurent Berger, François Hommeril, Philippe Louis et Yves Veyrier. Ce n’est pas si fréquent de les avoir tous ensemble…

Enfin, une équipe dédiée travaille actuellement à la rédaction d’un rapport consacré au travail indépendant, avec des propositions innovantes venues de tous les horizons, que nous remettrons à Matignon en toute fin d’année.

B. G. : Pascale Lagesse, qui chaque année élabore le programme des assises, nous a vite convaincus que les thématiques abordées à l’occasion du centenaire de l’OIT étaient innovantes, et en parfaite résonance avec les préoccupations des entreprises aujourd’hui. Ces assises 2019 seront véritablement protéiformes puisque nous aborderons aussi bien un sujet comme l’écologie que les questions des lanceurs d’alerte, du multiculturalisme ou du partage de la valeur ajoutée.