En 2018, l’absentéisme a augmenté deux fois plus vite que les deux années précédentes. Explications avec Fabienne Mestdagh, manager au sein du département QVT du cabinet Ayming.
Fabienne Mestdagh : La dégradation de l’absentéisme a pour cause principale l’augmentation des arrêts de longue durée. Notons que ces derniers ne sont pas traités de manière prioritaire : ils désorganisent moins que l’absentéisme de courte durée, la personne étant remplacée.
F. M. : Les salariés absents plus de trois mois se démobilisent davantage car ils ont du mal à se projeter dans l’entreprise à leur retour. Ils se sentent peu considérés, donc oubliés. Pour eux, la reconnaissance devient un motif prépondérant de leur motivation alors qu’elle est le dernier motif invoqué par les non-absents.
F. M. : Plusieurs actions sont possibles : un entretien de retour avec son manager, un accueil de l’équipe, une phase de réintégration (formation, rappel des consignes), un entretien avec un responsable RH, une adaptation du poste du travail, un aménagement d’horaires, ou éventuellement un reclassement. Or, 44 % des sondés constatent que rien n’est mis en place au retour des absents. Restons positifs : certains managers prennent des initiatives sans toujours les « remonter ».
F. M. : C’est un pilier central pour prévenir les risques professionnels et favoriser l’engagement de ses collaborateurs, en donnant un sens au contenu de leurs missions, en les soutenant, en s’attachant à concilier leurs vies professionnelle et personnelle, etc. En bref, le meilleur des leviers pour éviter l’absentéisme consiste à mener des actions lorsque les salariés sont… présents ! Pour cela, le manager a besoin de formation, d’accompagnement, d’aide pour trouver des solutions. S’il n’est pas soutenu par la direction ni par l’organisation mise en place, cela ne pourra pas fonctionner.