Elles sont la version française de ce que l’on appelle parfois le « travail sur demande » ou les contrats « zéro heure », ailleurs en Europe : près des deux tiers des CDD de moins d’un mois composent des « relations de travail suivies », estime l’Unédic dans une étude du 18 juillet. Ces « relations de travail suivies » désignent les embauches discontinues d’un même salarié (au moins quatre périodes courtes de travail), entrecoupées de périodes d’inactivité ou d’activité chez un autre employeur. Dans la plupart des cas, elles durent au minimum un an, souvent deux ans. En moyenne, un salarié réalise 24 contrats de quelques jours avec un même employeur. Cela concerne environ 2 % des salariés du secteur privé, plutôt sur des postes peu qualifiés, avant tout dans les métiers de nettoyage des locaux, des services hospitaliers et des ventes en habillement et accessoires. Les salariés sont plus fréquemment des femmes, des jeunes, et des non-diplômés de l’enseignement supérieur. En octobre 2018, l’Unédic montrait déjà que les entreprises, dans leur « urgence à recruter » sur des postes « peu attractifs ou sous tension », s’appuyaient le plus souvent « sur un vivier “local” de candidats en recrutant régulièrement en contrats courts les mêmes personnes, connues de la hiérarchie, des personnels permanents, et familières de l’environnement de travail ». Ces pratiques se diffusent dans le contexte d’une augmentation croissance des embauches en CDD de moins d’un mois (+ 140 % entre 2000 et 2014) et d’un raccourcissement des contrats au fil du temps. En 2016, l’Unédic observait également que « deux embauches sur trois » se faisaient chez un ancien employeur, le plus souvent en contrats courts. Au départ, ces réembauches étaient réalisées dans des secteurs autorisés à recourir à des CDD d’usage, comme le déménagement, l’hôtellerie et la restauration, les arts et spectacle, l’enseignement, l’audiovisuel, les activités d’enquêtes, le service à domicile. Dorénavant, elles croissent dans les autres secteurs.