Les études prospectives sur les emplois liés à la transition écologique sont plutôt favorables. La direction du Trésor était la seule à tabler sur des destructions d’emploi en 2010, notamment en raison de la hausse des coûts dans le transport. Les plus récentes études (ministère de l’écologie, Ademe, OFCE, NégaWatt) prévoient entre 100 000 et 600 000 emplois supplémentaires, car les créations d’emplois dépasseraient les pertes. Au niveau mondial, les secteurs de la construction, de la fabrication de machines et d’appareils électriques, et de l’extraction de minerais et de cuivre sont les mieux positionnés, selon l’Organisation internationale du travail. À l’inverse, les raffineries de pétrole et de l’extraction de pétrole brut sont les secteurs les plus exposés.
Les emplois dans les éco-activités ont augmenté de 43 % entre 2004 et 2017, contre 6 % dans l’ensemble de l’économie française, selon une étude du commissariat général au développement durable datée de mai 2019. Ces emplois ont pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion des ressources. Sur la dernière année, leur croissance est tirée par l’agriculture biologique, par les énergies renouvelables, par la maîtrise de l’énergie, par l’assainissement des eaux usées et par la R &D environnementale.
Dans l’automobile et dans l’énergie notamment, la transition écologique est synonyme de grandes incertitudes.
> Le développement de la voiture électrique place la filière automobile française à la croisée des chemins. Pour l’heure, l’économiste Patrick Artus souligne que les batteries qui fondent sa valeur « ne sont pas fabriquées en Europe » (note pour Natixis de décembre 2018). Dans ces conditions, le passage à l’électrique impliquerait des pertes d’emplois.
> Prévu initialement pour 2030, l’objectif d’abaisser à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique français est reporté à 2035. Concrètement, quatorze centrales sur 58 seraient fermées. Ainsi, une partie des 211 000 emplois directs et indirects de la filière sont menacés, selon la Société française d’énergie nucléaire (Sfen).
> La filière solaire photovoltaïque, qui comprenait 32 040 salariés (ETP) en 2010, a chuté à 6 830 emplois en 2015. Toutefois, la baisse des coûts de production et le retour des subventions publiques laissent entrevoir une relance du secteur.
Le nombre d’emplois en France, en équivalent temps plein, exercés dans les éco-activités en 2017, soit « 1,8 % de l’emploi intérieur total », selon le commissariat général au développement durable.