« Tous rentiers ! Pour une autre répartition des richesses », paru en 2016, vous avait laissé sur votre faim ? Le nouvel essai de Philippe Askénazy, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’École normale supérieure, est une version actualisée et plus percutante du précédent ouvrage. Le message lui-même est simplifié. Il ne s’agit plus de devenir tous rentiers, mais que le travail reconquière des rapports de force et des revenus contre la rente.

Très concrètement, comment faire pour que le travail soit mieux reconnu et rémunéré ? Pour l’auteur, le syndicalisme peut recréer des rapports de force plus favorables. Il cite les luttes réussies des chauffeurs de cars transportant les salariés des géants de l’Internet dans la Silicon Valley, celle des aides-soignantes et des infirmières aux États-Unis, ou celle des femmes de chambre des hôtels de luxe du Triangle d’or, à Paris.

Ce sont, selon lui, « des germes prometteurs qui pourraient prospérer plus facilement par des mobilisations communes tout au long des sous-traitances en chaîne ». En proposant une nouvelle description du couple capital-travail, en invitant à remobiliser le monde du travail, et notamment les salariés mal rémunérés, Philippe Askenazy montre qu’il existe une alternative sociale-démocrate au néolibéralisme, au-delà de la redistribution.

Partager les richesses.

Philippe Askenazy, Odile Jacob, 518 pages, 22,90 euros.