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Travail indépendant : plus chronophage que le salariat

Actu | Repères | publié le : 01.06.2019 | Alain Roux

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Travail indépendant : plus chronophage que le salariat

Crédit photo Alain Roux

Parmi les salariés, 82 % estiment que leurs horaires de travail « s’accordent avec leurs engagements sociaux et familiaux en dehors de leur travail », contre 68 % pour les indépendants, indique le Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET), le 30 avril. La différence de temps travail explique en partie cet écart : 36 h 21 en moyenne chez les salariés, contre 50 h 56 chez les indépendants. Une autre explication réside dans les horaires plus atypiques des non-salariés. Par exemple, 31 % des salariés déclarent travailler le dimanche, contre 60 % des indépendants. Ces contraintes font de l’indépendance un statut très masculin, où les femmes ne représentent que 36 % des effectifs. En 2016, le revenu d’activité mensuel moyen des hommes à leur compte s’établit à 2 531 euros, contre 1 942 euros chez les femmes. En effet, ces dernières effectuent moins d’heures (45 h 22 contre 53 h 01), car le fort investissement en temps de travail ne semble possible qu’en contrepartie d’un faible temps consacré aux tâches domestiques. Or, 45 % des hommes indépendants s’y attellent moins de deux heures par semaine, contre seulement 4 % des femmes. Cette charge domestique des femmes s’alourdit lorsqu’elles sont en couple ou qu’elles ont des enfants. Ainsi, elles ne bénéficient pas d’un « réel avantage en matière de flexibilité par rapport aux salariées », ce qui démontrerait les « faux-semblants de l’indépendance ». Depuis la fin des années 1970, ce statut est pourtant valorisé par les différents Gouvernements en France, dans le but de lutter contre le chômage et de « dynamiser la croissance ». La création du régime de l’autoentrepreneur en 2009 représenterait « le point d’orgue de ces efforts publics ». En 2017, avec 591 000 créations d’entreprises, « le nombre total d’entreprises créées a augmenté de 7 % et atteint son plus haut niveau depuis 2010 ». Cette augmentation concerne également les créations d’entreprises plus classiques (entreprises individuelles et sociétés) qui ont atteint « leur point haut » en 2017.

Auteur

  • Alain Roux