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Idées

Entreprendre à 50 ans

Idées | Livres | publié le : 01.05.2019 | Irène Lopez

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Entreprendre à 50 ans

Crédit photo Irène Lopez

Jeunes dans leur tête, les « quincados » sont des quinquagénaires qui ont, entre autres, inventé une autre façon de travailler. Le sociologue Serge Guérin les a observés.

La figure du quincado (mot issu de la contraction de « quinquagénaire » et « adolescent ») n’est pas une nouveauté. Cette catégorie sociale est apparue en 2013, dans une étude réalisée par l’institut Ipsos. Elle concerne plutôt des personnes issues des tranches socioculturelles élevées, vivant majoritairement en milieu urbain.

Entreprendre, une part de rêve et de jeunesse

Mais attention à ne pas confondre les quincados avec ceux qui sont restés bloqués sur un âge – en l’occurrence celui de l’adolescence – et qui ne veulent pas assumer de responsabilités. Encore moins avec ceux qui se positionnent comme porteurs d’une jeunesse éternelle. Pour le sociologue Serge Guérin, la notion de quincado exprime surtout l’idée que l’âge ne doit pas dicter la conduite des personnes qui s’en revendiquent : « Bref, les quincados veulent un libre arbitre de l’âge, c’est-à-dire décider de ce qui est bon pour eux, de ce qui leur plaît, sans se conformer à une image standardisée en fonction de leur état civil (…). Leurs envies n’ont pas d’âge. »

« Les quincados sont des artistes de leur vie au sens où ils la recréent, l’inventent », explique l’auteur. Une des manières de se réinventer, d’être un artiste de sa vie, c’est bien la création ou la reprise d’entreprise ! D’ailleurs, les seniors représentent plus de 20 % des créateurs d’entreprise. En outre, leur taux de succès est très supérieur à la moyenne. « Les quincados peuvent trouver ou retrouver dans l’entreprise un goût de jeunesse, une façon de récuser les procès en vieillissement précoce, un moyen de se faire plaisir, une nouvelle liberté… »

Pour de nombreux seniors, quincados ou non, entreprendre constitue aussi un levier unique pour rebondir, en cas de difficultés professionnelles, de perte d’envie, de refus de subir les hiérarchies trop lourdes. C’est également l’opportunité de se lancer un nouveau challenge, de redonner un sens à sa vie. C’est un moyen, qui convient à une partie des quincados, de retrouver une seconde jeunesse, de lutter contre l’ennui qui peut venir avec l’âge qui avance. Voici un témoignage savoureux, extrait de l’ouvrage : « Je n’en pouvais plus des réunions inutiles et des postures politiques. En me formant et en montant mon cabinet d’orthoptie, je retrouve un sens professionnel et je peux décider, et me tromper parfois, sans passer par des kilos de notes, d’e-mails. » La « crise de la cinquantaine » est définitivement finie.

Les Quincados.

Serge Guérin, Éd. Calmann-Lévy, 234 pages, 17 euros.

Auteur

  • Irène Lopez