Les jeunes d’aujourd’hui ne sont vraiment pas bégueules. La preuve ? Ils sont 88 % à estimer se réaliser professionnellement, cinq ans après avoir achevé leurs études. Alors que leurs aînés, sondés en 1997 sur la même question, n’étaient que 66 % à partager le même sentiment. Tel est l’un des nombreux enseignements de l’avis rendu fin mars par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui dresse un état des lieux de la jeunesse française au travail. Une jeunesse qui apparaît étonnamment satisfaite de son sort, avec 73 % de ces salariés en herbe (contre 69 % vingt ans plus tôt) s’estimant employés à leur juste niveau de compétences. Et à peine un quart de casse-pieds pour considérer qu’on ne les paie pas suffisamment, alors qu’ils étaient 34 % à s’en plaindre en 1997. De là à se demander quelle miraculeuse pilule ont avalée les jeunes pour voir leur vie professionnelle en rose, il n’y a qu’un pas que le Conseil économique, social et environnemental se garde bien de franchir. Car l’optimisme actuel de la jeunesse française semble plutôt lié à son immense capacité de résilience. Comme le souligne le Cese, le contexte de chômage massif dans lequel évoluent actuellement les jeunes a grandement contribué à la modestie de leurs aspirations. Pour ces nouveaux entrants sur le marché du travail, le seul fait d’avoir un emploi semble déjà être vécu comme une réussite. Et l’enchaînement des CDD est désormais considéré comme faisant partie d’un début de carrière « normal ». Preuve qu’on s’habitue à tout, et notamment à la précarité, lorsqu’on n’a pas connu autre chose. Ce qui est loin de constituer une vraie bonne nouvelle !