Maternité et temps partiel font encore bon ménage en Espagne.
Selon un rapport récent de l’Institut national des statistiques espagnol, le nombre de personnes contraintes de travailler à temps partiel afin de prendre soin d’un membre de leur famille a augmenté de 28 % l’an dernier. Et parmi ces 358 000 Espagnols qui conjuguent activité professionnelle réduite et soins aux enfants, aux parents ou aux proches dépendants, 96 % sont des femmes. Chez notre voisin ibérique, la plupart des enfants ne vont à l’école qu’à partir de six ans. Bien que rien n’interdise aux hommes de travailler à temps partiel en l’absence de mode de garde pour leur progéniture, ils n’étaient l’an dernier que 2 400 à avoir fait ce choix, contre 173 000 femmes ! Mais l’Espagne entend bien faire bouger les choses. Depuis le 1er avril, le pays a instauré un congé paternité de huit semaines… dont deux doivent obligatoirement être prises juste après la naissance. À l’horizon 2021, le Gouvernement entend même aligner la durée des congés paternité et maternité à seize semaines. Ce congé, indemnisé à taux plein et non transférable à la mère, devra être pris de façon fragmentée : les six premières semaines consécutives à l’accouchement et les dix autres durant la première année de l’enfant. Grâce à cette législation audacieuse – pour rappel, le congé paternité en France est de onze jours calendaires –, l’Espagne espère faire évoluer les mentalités.
Source : El Pais