Orna est mère de trois enfants. Alors que son époux se démène pour enfin réussir à ouvrir son propre restaurant, elle est contrainte de reprendre le chemin du travail afin de subvenir aux besoins de la famille. Par chance, une connaissance, Benny, un ancien cadre supérieur de l’armée devenu un puissant promoteur immobilier, l’embauche dans son entreprise. Brillante et ambitieuse, elle est rapidement appréciée et promue par son patron. Mais, à mesure qu’elle grimpe dans la hiérarchie, les avances de ce dernier se font de plus en plus pressantes et intrusives. Un regard insistant, un geste déplacé, une lumière éteinte un soir dans le bureau, une tentative de l’embrasser avant de s’excuser et de promettre que cette situation ne se reproduira plus. À la fois généreux et chaleureux, mais aussi dominant et prédateur, Benny souffle le chaud et le froid pour brouiller les pistes, et ainsi faire douter sa victime. Dans « Working Woman », la réalisatrice israélienne Michal Aviad décrypte avec finesse les ressorts du harcèlement sexuel au travail et la place des femmes dans le monde professionnel. Entre des promesses d’augmentation de salaire et une aide pour décrocher la licence nécessaire à l’ouverture du restaurant de son mari, Benny, sans doute secrètement amoureux d’Orna, n’hésite pas à user du pouvoir qu’il exerce sur elle pour la rendre dépendante de cette relation. Si sa vie professionnelle devient insupportable et qu’elle tente, tant bien que mal, d’assurer en parallèle ses obligations familiales, Orna choisit de prendre sur elle et de garder le silence pour ne pas inquiéter son mari et ne pas risquer de perdre son emploi, jusqu’à atteindre le point de non-retour.

Réalisé par Michal Aviad, sortie en salles le 17 avril (1h33’.).