Nous sommes en 1884, aux confins des Cévennes. Avec leurs haillons et leurs bouilles d’enfants si maigres, les adolescents quittent la maison d’éducation surveillée où tant d’autres sont morts de privation et de violence, sous le regard des paysans qui furent leurs geôliers. Dix-sept ans plus tard, le bagne est vide mais il continue de hanter la mémoire des villageois. Jusqu’au jour où, sur cette terre reculée et oubliée de tous, les vaches et les chèvres tombent malades, les meules de foin prennent feu, les morts s’égrènent. Chacun se met alors à suspecter son voisin, avant que la rumeur ne se répande : « Ce sont les enfants qui reviennent. » Poignant, glaçant et tout en sobriété, le roman de Jean-Christophe Tixier donne à voir l’horreur des bagnes pour enfants qui furent autant de taches de honte dans l’Histoire du XXe siècle.
Jean-Christophe Tixier. Éd. Albin Michel, 336 pages 19,50 euros.