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Assurance-chômage : l’exemple américain

Actu | Repères | publié le : 01.04.2019 | Alain Roux

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Assurance-chômage : l’exemple américain

Crédit photo Alain Roux

La Banque de France appelle à tirer les leçons de l’expérience américaine en matière d’assurance-chômage. Pour empêcher que des pays « profitent » du système et se fassent entretenir par les autres, les membres de la zone euro s’accordent sur le principe d’une assurance qui ne répondrait qu’aux chocs conjoncturels et qui éviterait les écarts ponctuels entre les États. En revanche, ils semblent peu enclins à une solidarité permanente. Or, dans le système américain, ces deux dimensions sont articulées. Il existe un socle de base d’indemnisation de 26 semaines, que l’État local finance lui-même, notamment par un impôt dédié reposant sur les salaires payés par les entreprises (State Unemployment Tax). Un mécanisme de transferts temporaires entre l’État central et l’État fédéré « permet de maintenir ce socle minimum d’indemnisation si les réserves s’épuisent ». L’État central lui prête des fonds qu’il devra rembourser sous deux ans, sous peine de sanctions financières. Cette idée de « réassurance » est défendue par le ministre allemand des Finances Olaf Scholz. Mais, aux États-Unis, un deuxième niveau d’allocations est assuré par l’État central et financé par l’impôt fédéral. Il prend la suite du socle de base, lorsque le chômeur épuise ses droits de premier niveau. Sur la période 1970-2007, le transfert moyen par tête et par an de l’État le plus bénéficiaire n’était que de – 25 dollars (Rhode Island), et celui du plus contributeur de + 11 dollars (Virginie). Ce qui signifie que « l’assurance-chômage américaine a fonctionné sur plusieurs décennies sans transferts budgétaires massifs entre les États ».

Auteur

  • Alain Roux