Le ministère du Travail a présenté, à la fin du mois de janvier dernier, le résultat des premières simulations de l’index d’égalité professionnelle. En français dans le texte, cela signifie que le Gouvernement a désormais une petite idée des performances des entreprises françaises en matière du respect de l’égalité hommes-femmes au travail. En effet, l’étude publiée par le ministère (visant à déterminer, pour chaque entreprise, une note de respect de l’égalité H/F) a été réalisée à partir des données de l’ensemble des entreprises hexagonales de plus de 40 salariés, sur la base de la déclaration de leurs données sociales de l’année 2015. Premier enseignement de cette simulation : seules 6 % des entreprises obtiennent la note maximale de 40 points attestant de leur parfait respect du principe « à travail égal, salaire égal ». Et ce sont les plus grandes entreprises (comptant plus de 250 salariés) qui font figure de plus mauvais employeurs sur ce critère. Les grandes structures sont également bonnes dernières quand il s’agit d’évaluer le nombre de salariés femmes parmi les dix plus hautes rémunérations d’une entreprise. Sur ce critère, les entreprises de plus 500 salariés obtiennent la misérable note de 2/10, alors que celles de 50 à 99 salariés font deux fois mieux ! Cette simulation met également en avant l’existence de secteurs majoritairement inégalitaires. Et si la construction est, sans surprise, un secteur d’activité qui ne brille pas par son respect des égalités salariales, c’est la banque qui rafle la première place sur le podium des mauvais payeurs de femmes. Si cette simulation n’a pas permis de tester – et donc de noter – les entreprises sur l’ensemble des critères constituant l’index égalité H/F, elle permet déjà de se faire une idée du chemin qui reste à parcourir aux employeurs français. On attendait impatiemment l’échéance du 1^er mars : à cette date, les entreprises de plus de 1 000 salariés avaient l’obligation de dévoiler leurs performances en la matière, via la publication de leur index.