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Les contrats courts souvent signés par défaut

Actu | Repères | publié le : 01.03.2019 | Alain Roux

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Les contrats courts souvent signés par défaut

Crédit photo Alain Roux

En moyenne, 5,1 % des salariés ont exercé en contrat court (moins de trois mois) en 2017, soit 1,2 million de personnes, selon une étude de l’Insee publiée en février dernier. Bien que les CDD courts soient minoritaires parmi les emplois à un instant t, ils représentent la grande majorité des embauches (75 % en 2017, contre 55 % en 2004), sans toujours servir de tremplin vers un emploi plus stable. Sur une année, seulement 37 % des personnes embauchées ont eu accès à un CDI, alors qu’il est le contrat le plus recherché au sein de la population active. Les contrats courts sont-ils acceptés par défaut ? Seulement un tiers des personnes ont volontairement choisi cette forme d’emploi, même si elle recouvre parfois des liens durables avec l’entreprise : près de la moitié a occupé un emploi en continu sur les douze derniers mois, souvent chez le même employeur. Les autres ont vécu des périodes de chômage plus ou moins longues. Ces allers-retours dans l’emploi peuvent poser des problèmes financiers. En 2016, environ 17 % des salariés en contrat court au quatrième trimestre vivaient dans un ménage en situation de pauvreté monétaire, contre 8 % chez l’ensemble des personnes qui occupaient un emploi. Cette pauvreté augmente si l’actif élève seul des enfants ou si le conjoint ne travaille pas. La prime d’activité, au même titre que l’allocation chômage, peut en partie compléter ces revenus. Mais alors que la durée des contrats raccourcit sur le long terme, des doutes subsistent sur la capacité du système de protection sociale à s’adapter à cette tendance. Dans un rapport de décembre 2018, l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) proposait une dégressivité du taux de cotisation chômage pour les entreprises, en fonction de la durée des contrats de travail. Ce bonus-malus vise à réduire les comportements coûteux pour l’assurance-chômage. Il s’agit d’une promesse d’Emmanuel Macron, qui n’est pour l’instant pas mise en œuvre.

Auteur

  • Alain Roux