Ils devaient être un millier. Ils seront, au final, une centaine de plus. L'opération « 1 000 techniciens pour le décolletage », lancée en 1989 pour une durée de dix ans par le CTDEC (Centre technique de l'industrie du décolletage) de Cluses (Haute-Savoie), s'achève sur un succès. Cinq ans sont nécessaires pour former un bon décolleteur, spécialiste de la production en série de pièces détachées. « Notre profession a toujours manqué de main-d'œuvre qualifiée, observe Roger Bonhomme, directeur du CTDEC. Peu d'établissements scolaires possèdent des machines “multibroches”, typiques de notre métier. »

Les 120 diplômés par an de l'Éducation nationale sont loin de répondre aux besoins des 1 200 entreprises du secteur, dont 900 sont situées dans la vallée de l'Arve. D'où l'idée du CTDEC de mettre en place une formation spécialisée de dix-huit mois en contrat de qualification, destinée aux jeunes de moins de 26 ans titulaires d'un BEP, d'un bac pro ou d'un BTS technique. La rémunération des jeunes dépasse très vite de 20 à 30 % le salaire minimal. En fin de contrat, la plupart sont intégrés en CDI.