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Un plus : la garantie dépendance

Dossier | publié le : 01.05.1999 | A. Z.

Prévoyance à la carte, garantie dépendance : les contrats innovants ne sont pas encore légion. Pourtant, apporter des plus à ses collaborateurs permet de mieux répondre à leurs besoins et de valoriser son dispositif.

Le sur-mesure, c'est à la portée de toutes les entreprises. En matière de prévoyance collective, les régimes sont rarement innovants. La plupart des entreprises optent généralement pour des garanties « classiques » – de type décès, invalidité et arrêt de travail avec parfois des rentes d'éducation ou de conjoint –, identiques pour chaque salarié. Et les DRH ne communiquent pas beaucoup sur ces régimes, qui sont souvent mal connus des collaborateurs. Pourtant, bâtir un régime qui corresponde mieux aux besoins spécifiques de chacun, c'est possible. Et ce n'est pas forcément plus cher, « puisqu'il s'agit d'un régime collectif et mutualisé », comme le rappelle Pierre Andrieu, directeur de Cardif Entreprises. Seule différence : chaque salarié peut personnaliser son choix.

La Compagnie bancaire (Paribas) et la Seita ont été les premières à mettre en place pour leurs collaborateurs ce type de contrats personnalisés venus d'outre-Atlantique. Et elles ne le regrettent pas, car cela leur a permis de disposer d'un outil de dialogue social innovant. « Contracter un régime personnalisé implique de lancer une importante campagne de communication envers les bénéficiaires », indique Antoine Filippi, directeur des relations sociales de la Seita. Un investissement pédagogique qui est, selon lui, salutaire. « Comme les salariés comprennent mieux le rôle de la prévoyance complémentaire, ils sont d'autant plus satisfaits de se savoir mieux couverts. » Et ils prennent davantage conscience de l'opportunité du cadre collectif de l'entreprise pour se protéger contre les aléas de la vie. « La mutualisation du risque et le financement pour partie de la cotisation par l'employeur permettent en effet de se couvrir à moindres frais », explique Dominique Hoang-van, du groupe AGRR.

La dépendance coûte 11 francs par mois à Usinor

D'où l'idée de faire entrer dans le champ de la prévoyance collective des garanties comme la dépendance. « Les salariés prennent peu à peu conscience que la dépendance est un problème grave qui touche un nombre important de seniors et qui coûte cher (de 7 000 à 15 000 francs par mois) », souligne Dominique Hoang-van. La Seita a décidé d'encourager ses collaborateurs de plus de 50 ans à se prémunir contre ce risque en leur proposant une option dépendance. Le succès a été immédiat puisque 95 % de cette population l'a choisie. D'autres entreprises ont aussi décidé d'inclure cette nouvelle garantie dans leurs régimes. C'est le cas d'Usinor, qui l'a mise en place il y a un an. « La solution collective – à adhésion obligatoire – nous a permis d'obtenir une garantie de base pour un coût modique puisque la cotisation a été calculée sur l'âge moyen de l'effectif », indique Jean-Pierre Lagors, le responsable retraites et prévoyance à la DRH d'Usinor. En effet, les 50 000 collaborateurs de son groupe ne paient que 11 francs par mois (l'employeur finance les 11 autres) pour une rente mensuelle de 1 500 francs. « Pour ceux qui souhaitent augmenter leur rente ou assurer leur conjoint, des options facultatives individuelles sont prévues », précise Odile Salet, sous-directrice à la direction des grandes entreprises du groupe Malakoff, créateur et gestionnaire du contrat dépendance d'Usinor.

À titre de comparaison, une personne de 60 ans qui souscrit aujourd'hui à titre individuel un contrat dépendance va, pour le même montant de rente, payer de 50 à 60 francs par mois. Autres avantages : il n'y a ni sélection médicale ni délai de carence et toute personne qui quitte le groupe peut continuer à cotiser à titre individuel. Dans le cas contraire, chacun conserve le droit à une rente réduite. Autant de raisons qui ont aussi convaincu Jean-Pierre Chapeau, DRH de la Société française de distribution d'eau (SFDE), de l'intérêt d'inclure ce risque dans le champ de la prévoyance collective. « Plutôt que d'augmenter les salaires, j'ai pensé qu'il serait plus utile à tous de souscrire une garantie dépendance », dit-il. Après en avoir discuté avec les syndicats, il a mis en place un dispositif avec l'AGRR. Moyennant une cotisation d'environ 20 francs par mois, chaque salarié est couvert pour une rente de 3 000 francs par mois. Les retraités en bénéficient également.

Selon les assureurs et les réassureurs, très actifs sur ce risque, l'inclusion de la garantie dépendance dans les régimes collectifs est de plus en plus étudiée par les entreprises. « Depuis la sortie de la prestation spécifique dépendance, tout le monde est conscient de l'importance du risque et évalue mieux son coût. Face à ce problème de société, les entreprises ont un rôle important à jouer », indique Alain Chevreau, le directeur France de Scor Vie.

Auteur

  • A. Z.