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Le journal des RH

Un choix stratégique dans les entreprises

Le journal des RH | Formation | publié le : 01.02.2019 | Laurence Estival

L’étude sur l’utilisation de l’outil formation dans les PME combat les idées reçues : certaines entreprises y ont autant recours que les grands groupes.

La cause semblait être entendue : les salariés des PME seraient les parents pauvres des politiques de formation. Mais la réalité est tout autre, selon une étude du Cereq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications)1. Il apparaît que cette famille d’entreprises se répartit en réalité entre trois principales sous-catégories. La première, qui représente 37 % des PME, rassemble les entreprises dites « managériales et formatrices », qui ont fait de la formation un axe au service de leur développement. Comme dans les grandes entreprises, elles ont développé des politiques dédiées, souvent confiées à des professionnels clairement identifiés, et elle travaillent en relation étroite avec les partenaires emploi-formation (Opco, CCI, organisations patronales…). Dynamiques, elles sont majoritairement dirigées par des diplômés de l’enseignement supérieur, et une sur trois est insérée dans un groupe, dans un réseau d’enseignes ou dans une franchise.

La situation est en revanche différente pour les 63 % de PME qui recourent peu à la formation. C’est notamment le cas des entreprises traditionnelles, qui doivent avant tout se battre dans un environnement de plus en plus compliqué. Seul un salarié sur quatre avait bénéficié d’une formation en 2014, et avant tout pour des raisons réglementaires. À l’intérieur de ce groupe faiblement formateur, le Cereq distingue toutefois le cas de PME « entrepreneuriales » qui, nées de l’intuition de leur créateur, cherchent à se positionner sur de nouveaux produits ou sur des services nécessitant des compétences souvent pointues. Mais faute de temps ou de formations adaptées à leurs besoins, elles ont majoritairement recours à la formation sur le tas. « Plus que de la taille de l’entreprise, on s’aperçoit que l’utilisation de l’outil formation dépend en réalité des orientations stratégiques et du profil de l’entreprise, pointe Delphine Beraud, coauteure de cette étude. Si la réforme de la formation professionnelle permet aujourd’hui de développer la formation en situation de travail, il n’est pas dit que ce dernier groupe souhaite s’inscrire dans ce mouvement. » Car la formation en situation de travail oblige les entreprises à formaliser davantage le processus.

(1) « La formation dans les petites entreprises, reflet de leurs orientations stratégiques », Cereq, Bref n° 369.

Auteur

  • Laurence Estival