logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des RH

DCMN, l’entreprise sans manager

Le journal des RH | Management | publié le : 01.02.2019 | Adeline Farge

Pour ne pas abandonner sa culture start-up, DCMN a dit adieu à ses chefs. Désormais, les équipes gèrent leurs activités, leur budget, leur recrutement et leur évaluation en autonomie.

Comment préserver son agilité en pleine phase de croissance ? Pour répondre à cette équation, DCMN, qui a vu ses effectifs passer de 40 à 200 salariés en trois ans, a opté au printemps 2018 pour un mode de management sans chef. « L’augmentation rapide du nombre de collaborateurs générait des processus qui ralentissaient l’entreprise. Les équipes devaient attendre la validation de leurs supérieurs avant de prendre une décision. En supprimant toutes les strates hiérarchiques, elles tranchent elles-mêmes dans l’intérêt de la société et sont plus réactives auprès des clients », justifie Laurent Thévenet, directeur conseil au bureau parisien de cette société spécialisée en communication digitale, basée à Berlin. Désormais, les collaborateurs déterminent eux-mêmes leurs objectifs, ils maîtrisent leur budget, organisent leur temps de travail… Leurs activités et leurs résultats sont partagés en transparence avec le groupe. « Tous les collaborateurs sont des entrepreneurs. Ils sont responsables de leurs domaines d’expertise. Une telle organisation ne peut fonctionner sans confiance en ses salariés », insiste Laurent Thévenet. Pour s’assurer que les futures recrues réussiront à s’adapter à la culture maison, les équipes participent au recrutement de leurs futurs collègues et ce sont elles qui ont le dernier mot. À leur arrivée, les nouveaux venus sont accompagnés par un salarié qui veille à leur intégration. Chacun peut ensuite être soutenu dans son développement professionnel par un collègue. Par ailleurs, les membres de l’équipe s’auto-évaluent et valident leurs augmentations salariales. Quand un collaborateur formule une demande d’augmentation au département qui encadre la démarche, ses collègues attribuent une note comprise entre 1 et 5 sur différents critères : implication, travail d’équipe, atteinte des objectifs, compétences techniques… La moyenne de ces notes détermine le pourcentage de revalorisation. Pour éviter les dérives, DCMN a édicté des règles de bonne conduite placardées dans les bureaux. Laurent Thévenet l’assure : « Si un salarié abuse des congés illimités ou des notes de frais, par exemple, nous en parlons entre nous pour restaurer l’ordre. S’il menace l’équilibre de l’entreprise, l’équipe peut décider de s’en séparer. »

Auteur

  • Adeline Farge