logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des RH

« Donner aux salariés un moyen de se constituer une épargne »

Le journal des RH | Protection sociale | publié le : 01.01.2019 | I. L.

Trois questions à Bruno Bonnell, député LREM, vice-président de la commission spéciale pour le projet de loi Pacte. Le 23 octobre 2018, Groupama l’a invité à apporter son éclairage sur le sujet technique et complexe de la retraite.

Pourquoi réformer la retraite ?

B.B. : La réforme de la retraite n’est pas un choix. Le corps sociologique a profondément changé. Nous n’échapperons pas à une transformation systémique. La réforme des retraites est l’élément complémentaire des autres transformations que le Gouvernement a engagé, notamment la loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises). Aujourd’hui, rien n’est cristallisé. Nous n’en sommes qu’au stade des discussions. Il est fondamental de faire attention à ce que l’on va pouvoir faire adopter à notre propre société, car nous vivons dans une société où la résistance au changement est énorme.

Quel impact aura la loi Pacte sur la retraite ?

B.B. : L’essence de la loi Pacte est de soutenir le développement des entreprises. Pour y arriver, il faut des fonds propres. La loi Pacte, sur la partie épargne retraite, va donner aux salariés un moyen de se constituer une épargne qu’ils récupèrent à la retraite avec des avantages fiscaux, et offrira aux employeurs une manière de structurer leurs fonds propres, tout en ayant une négociation salariale intelligente. C’est un équilibre entre employeur et employé optimal.

N’est-ce pas la fin de la retraite par répartition ?

B.B. : On fait glisser les Français d’une pure retraite par répartition à une retraite mixte, avec une partie complémentaire qui prend la forme d’une retraite par capitalisation investie sur leur travail. Parmi les outils de fonds propres de la loi Pacte, une piste consiste à impliquer les salariés dans les fonds propres de leur entreprise d’une façon dynamique mais simplifiée. L’idée est de ne plus orienter fiscalement l’épargne des Français, mais, comme en Italie du Nord ou en Allemagne, de donner la possibilité aux salariés d’investir là où ils travaillent, grâce à un plan d’épargne retraite transférable lorsqu’ils changent d’entreprise, par exemple.

Auteur

  • I. L.