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Décodages

« On n’a jamais autant pris l’humain en considération »

Décodages | RSE | publié le : 01.01.2019 | Sophie Massieu

Pour la vice-présidente de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines, les entreprises tiennent désormais compte de leur capital immatériel : leurs collaborateurs.

Quelles sont, selon vous, les thématiques qui émergent en matière de qualité de vie au travail ?

Laurence Breton-Kueny : Les aidants, bien sûr. Mais plus généralement, l’allongement de la durée d’activité et la dégradation de l’état de santé qui se produit autour de 63 ans nous conduisent à mettre en place des politiques de santé globale. Et à innover. On travaille sur le management, les équilibres vie professionnelle vie privée, l’environnement de travail, l’hygiène de vie… La santé est un état de bien-être physique, social et mental que nous devons aborder dans toutes ses dimensions.

Ce travail fait-il aujourd’hui l’objet d’une reconnaissance ?

L. B.-K. : La santé au travail a un coût, direct ou non. Donc oui, il faudra le prendre en compte. Nous travaillons sur la mesure du capital humain, avec des indicateurs de performance. Voilà une 2e révolution : non seulement on fait des choses, mais de surcroît on en mesure les effets, sur les plans quantitatif et qualitatif. On peut s’appuyer sur des mesures d’absentéisme, ou de satisfaction du client, par exemple. Chiffrer les bénéfices accélérera le processus de mise en place de la qualité de vie au travail. Il convient de prendre soin des collaborateurs. On peut tout s’acheter, pas leur engagement.

Pensez-vous qu’il y ait une réelle volonté de changement au sein des entreprises ?

L. B.-K. : Les mentalités évoluent. On n’a jamais autant pris l’humain en considération. Cette préoccupation ne fera que croître. On ne peut plus fermer les yeux sur les décisions que l’on prend, en conseil d’administration par exemple. L’humain devient une dimension de la gouvernance. Il faudra que les conseils d’administration comptent de plus en plus de DRH et que l’on n’y traite pas uniquement les questions de rémunération. Il ne faut pas percevoir l’humain comme une variable d’ajustement, mais comme un capital immatériel.

Auteur

  • Sophie Massieu