logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

Yves Veyrier : Un militant réformiste à la tête de FO

Actu | Eux | publié le : 01.01.2019 | Nathalie Tran

Le nouveau secrétaire général de Force Ouvrière (FO) veut que le message soit clair : « Je ne suis pas le clone de Jean-Claude Mailly, ni celui de Pascal Pavageau, ni même celui de Marc Blondel que j’ai bien connu », aime-t-il répéter. Yves Veyrier entend s’affranchir de l’ombre de ses prédécesseurs, bien déterminé à imposer son style, tout en maintenant la ligne fixée lors du congrès confédéral, en avril dernier à Lille. « Il n’y a pas de rupture, les orientations restent inchangées », tient-il à rassurer. Tout en précisant que « l’expression », elle, sera différente.

C’est dans un contexte de tension sociale extrême et de dissensions internes ravivées par le scandale des fichiers occultes et par la révélation, par « Le Canard enchaîné », des notes de frais des dirigeants de FO, que l’ex-secrétaire général chargé de la communication a été élu pour remettre l’organisation sur les rails, après la démission de Pascal Pavageau. Une élection à un seul tour, qui ne lui a pas permis d’emporter la majorité absolue puisqu’il a été talonné par Christian Grolier, le secrétaire général de FO Fonction publique. Autant dire que la tâche qui attend le nouveau leader de FO ne va pas être aisée. Ce proche de Jean-Claude Mailly, qui se définit comme un « militant réformiste », va devoir restaurer l’image du syndicat et panser « les blessures ». Son programme : « Apaiser, réunifier et rétablir la parole » de la confédération. Cet homme discret a deux principaux atouts. Il est un historique de l’organisation et connaît ses rouages comme sa poche ; il est aussi habitué à aller au feu lorsque la situation s’embrase. Il l’a montré en 2017, quand Jean-Claude Mailly a refusé de manifester contre les ordonnances Macron et qu’il a dû tenter de calmer la « grogne » des militants en faisant le tour des unions départementales.

Cet ingénieur météorologue est le plus ancien membre du bureau confédéral. Il commence sa carrière en 1984 au service prévisions de la Météorologie nationale, aujourd’hui Météo France, dont il devient très vite le représentant FO. Alors que ses amis qui, comme lui, sont sympathisants d’extrême gauche, s’engagent politiquement, il choisit la voie syndicale. « Je voulais être un homme libre, dans une organisation libre, c’est ce qui m’a dirigé », dit-il.

Dix ans plus tard, il devient numéro un de la Fédération de l’équipement, de l’environnement, des transports et des services, puis il est élu à la Commission exécutive confédérale. En 2004, il siège au bureau confédéral aux côtés de Jean-Claude Mailly, devenu secrétaire général. Il prend en charge la communication et porte les dossiers internationaux. Pascal Pavageau lui confiera ensuite les études prospectives, les relations institutionnelles et l’histoire de l’organisation.

À ceux qui le traitent d’« homme de dossiers », il rappelle qu’il a conduit de nombreux mouvements, dont « une des plus grandes grèves » de Météo France, en 1989, et assure qu’il sera sur le terrain, aux côtés des militants « pour soutenir les équipes syndicales dans l’action ». À 60 ans, il saisit sa chance à la tête du syndicat et pourrait ne pas vouloir se contenter de n’être qu’un dirigeant intérimaire, en attendant les prochaines élections qui auront lieu dans deux ans… Devenir numéro un est une idée qu’il avait pourtant « écartée depuis longtemps », confie-t-il. Marc Blondel l’avait envisagé pour lui, mais à l’époque, Jean-Claude Mailly, son aîné de cinq ans, était le candidat « le mieux à même de remplir la fonction ». Il ajoute : « Souvent ce sont les circonstances qui décident », prêt à « poursuivre le cap de sa vie ».

Yves Veyrier : Secrétaire général de FO

1995

Secrétaire de la Fédération de l’équipement, des transports et des services

1996

Élu à la Commission exécutive confédérale

2004

Secrétaire général chargé de la communication interne et externe

Auteur

  • Nathalie Tran