« Après des progressions déjà franches en 2015 (+ 0,4 %) et 2016 (+ 0,8 %), l’emploi augmente davantage encore en 2017 (+ 1,2 %, soit + 338 000), retrouvant sa plus forte croissance depuis dix ans », indique une étude de l’Insee du 4 décembre. Ce qui porte à 27,9 millions le nombre de personnes en emploi en France (hors Mayotte). L’embellie est attribuée à la forte croissance économique (+ 2,2 % en 2017), la plus soutenue depuis le rebond ponctuel de 2010-2011 (hausse du PIB de 2,2 % en 2017), davantage qu’à l’intervention publique. Les contrats aidés ont été réduits, la prime à l’embauche pour les petites et moyennes entreprises (PME) n’a pas été reconduite après juin 2017 et la fin de la montée en charge du crédit d’impôt sur la compétitivité et l’emploi (CICE) et du pacte de responsabilité et de solidarité (PRS) s’est traduit par de moindres effets. La croissance des emplois non salariés (+ 0,5 %), qui avait connu une dynamique avec la mise en place du régime des autoentrepreneurs, se stabilise pour la première fois depuis 2009. C’est le tertiaire marchand qui porte la vague d’emplois de 2017 : + 306 000 emplois, soit + 2,3 %, après + 1,6 % en 2016. Le secteur retrouve « sa plus forte hausse depuis 2007 » et porte la forte croissance de l’emploi aux Pays de la Loire (+ 2,0 %), en Bretagne (+ 1,8 %) et en Île-de-France (+ 1,7 %), les trois premières régions du podium. De son côté, l’industrie accuse une légère baisse de 2 000 emplois (soit – 0,1 %), loin de l’hémorragie des 60 000 emplois annuels perdus entre 2000 et 2016. Mais les régions profitent inégalement de cette embellie industrielle : c’est le cas de la plupart des régions de l’est du pays (Grand-Est, Bourgogne – Franche-Comté et Provence – Alpes-Côte d’Azur), ainsi qu’en Centre – Val de Loire, qui connaissent une hausse de l’emploi inférieure à la moyenne nationale. Ces territoires plus fragiles font partie de la « diagonale du vide » désignée ainsi par les géographes, en raison de leur déclin démographique.