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En France, pourquoi le partage des gains de productivité fait-il exception ?

Actu | Repères | publié le : 01.01.2019 |

La singularité de la France dans l’OCDE

La France est l’un des rares pays où les salaires augmentent plus vite que la productivité du travail. Dans quasiment tous les autres pays du monde, un phénomène inverse s’est produit depuis les années 1990. « Les gains de productivité résultant des changements technologiques et de la mondialisation n’ont pas été largement partagés avec les travailleurs », estime l’OCDE dans son étude « De bons emplois pour tous dans un monde du travail changeant » du 4 décembre 2018. Les inégalités entre firmes pourraient favoriser ce phénomène mondial : la part des entreprises peu productives et celle des emplois peu qualifiés augmenteraient, tandis qu’une minorité d’entreprises « superstars », à la pointe de la technologie et à faible intensité de travail, distribueraient ses gains de productivité à des effectifs réduits.

La crise de 2008 a accentué la baisse tendancielle de la productivité

Depuis la fin des Trente Glorieuses et le choc pétrolier de 1974, la croissance de la productivité faiblit régulièrement en France et dans les pays industrialisés.

> La productivité a connu au début de la décennie 2000, c’est-à-dire avant la crise financière entamée en 2007-2008, un nouveau ralentissement dans toutes les principales économies les plus développées, parmi lesquelles la France.

> La crise économique de 2008-2009 entraîne « une chute pérenne de la productivité du travail » en France, qui n’a pas retrouvé son rythme antérieur, indique l’Insee. Entre 1990 et 2007, le gain annuel moyen de productivité du travail, mesurée avec un emploi en personnes physiques, était de + 1,3 %, tandis qu’entre 2010 et 2016, il n’était plus que de + 0,9 %.

> La troisième révolution industrielle, associée à la production et à la diffusion des technologies de l’information et de la communication (TIC), ne se traduit pas par une croissance de la productivité.

Le rôle possible des conventions collectives

Entre 2000 et 2017, la rémunération horaire (salaires et traitements bruts + cotisations sociales des employeurs) en France a augmenté en moyenne annuelle de 2,5 %, contre 1 % pour la productivité horaire du travail (PIB/nombre d’heures travaillées), selon des données de l’OCDE. Les conventions collectives, qui s’appliquent à la quasi-totalité des salariés français, pourraient en partie expliquer cet écart. Deux lectures sont possibles : soit elles empêchent les salaires de s’adapter à la baisse, soit elles favorisent un meilleur partage des gains.

0,8 %

c’est la moyenne annuelle de l’évolution de la productivité du travail (PIB/ nombre d’heures travaillées) en France, contre 0,9 % dans l’OCDE en 2010 et 2016.

Source : Statistiques de l’OCDE sur la productivité