Avec des collaborateurs dispatchés aux quatre coins du territoire, et exerçant à des horaires différents, prendre le pouls de son équipe est un challenge pour les managers. Puisqu’il était impossible de rencontrer régulièrement les 250 collaborateurs pour sonder leur moral, la société de transport du Grand Angoulême s’est tournée vers OurCompany, une application mobile lancée en mai 2017 qui mesure au quotidien le bien-être au travail des salariés. « En pleine restructuration de nos activités, nous devons nous assurer que les changements n’altèrent pas le bien-être des salariés. Auparavant, nous avions des enquêtes pour évaluer la satisfaction des voyageurs, mais aucune pour mesurer celle de nos collaborateurs. Or, si les conducteurs sont heureux et trouvent du sens dans leur métier, ils seront plus engagés, plus performants et plus courtois avec les clients », explique Patrice Grand, directeur de la STGA.

Équipés de tablette, les salariés jaugent en moins d’une minute leur niveau de bien-être, selon trois indicateurs symbolisés par des émoticônes : humeur, stress et énergie. Trois questions leur sont posées chaque matin : « Comment ça va aujourd’hui au travail ? », « Stressé ce matin ? », « Quel est votre niveau d’énergie ? ». Pour étayer ce mini-sondage, ils peuvent aussi répondre à une batterie de questions portant sur l’adhésion aux valeurs de l’entreprise, le degré de confiance dans sa stratégie, l’intégration dans l’équipe, les relations avec la hiérarchie… En parallèle, les équipes ont la possibilité, anonymement ou pas, d’interroger la direction sur des règles peu claires, de partager leurs idées sur un projet, d’échanger sur leurs difficultés, de soutenir un collègue. « L’idée était d’offrir un espace sécurisé où chacun puisse s’exprimer librement sur des sujets délicats, sans craindre la pression de la hiérarchie. Les incompréhensions et les non-dits nuisent à l’engagement et à la motivation », constate Stéphane Bourbier, président d’OurCompany. Grâce à l’application, la direction de STGA a l’opportunité de suivre en temps réel l’indice de bien-être de ses troupes, de repérer les préoccupations et de recueillir leurs avis, comme sur des aménagements des conditions de travail, avant de les relayer lors des négociations syndicales. Après avoir consulté des échanges entre collaborateurs, la décision a été prise de dévier une ligne de bus sur laquelle des conducteurs avaient été victimes d’agressions.