En science politique, l’analyse des comportements politiques attentive au sexe est désormais systématisée et problématisée. Si peu de choses distinguent le vote des hommes de celui des femmes, la question du genre n’a pas disparu pour autant. « Mind the gap ! », avertissent les chercheuses Catherine Achin et Sandrine Lévêque qui reprennent l’élément sonore entendu dans les métros londoniens et parisiens. Pour elles, le genre ne doit pas devenir le grand absent des analyses électorales.

Les analyses proposées par les différents articles permettent donc de comprendre le vote au-delà de la seule variable sexe en développant une analyse genrée des processus de construction du vote et de saisir dans leur complexité les logiques de domination masculine qui se jouent encore aujourd’hui dans un acte historiquement constitutif des combats féministes et de l’accès à l’égalité. Présidentielle 2017 est le premier numéro de Travail, Genre et Sociétés consacré au vote, et en l’occurrence aux votes pour l’élection présidentielle de 2017 en France. La revue publie les premiers résultats d’une recherche collective, ALCoV (analyses localisées comparatives du vote), financée par l’Agence nationale de la recherche.

Elle repose sur une étude croisant questionnaires à la sortie des urnes, dépouillement des listes d’émargement, entretiens panélisés et observations de la campagne électorale. Lecture ardue mais éclairante.

Entretien avec Pinar Selek, Une vie d’exil. Travail, Genre et Sociétés. 248 pages, 25 euros