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Décodages

Laurent Grandguillaume Président de l’association nationale Territoires zéro chômeur de longue durée.

Décodages | Emploi | publié le : 01.12.2018 | Sophie Massieu

« Nous devons réussir le passage à l’échelle »

Quel premier bilan tire le porteur de la proposition de loi que vous êtes de ces deux premières années d’expérimentation ?

Laurent Grandguillaume : En partant des forces du territoire pour lancer des activités adaptées, nous répondons à des besoins nouveaux des acteurs locaux, et nous créons de nouveaux emplois. Nous veillons à ne pas entrer en concurrence avec les activités des entreprises qui préexistaient. Les résultats sont probants. Nous devons poursuivre notre double objectif, d’exhaustivité [salarier tous les chômeurs de longue durée d’un territoire, NDLR] tout en développant un modèle économique pérenne. C’est un double enjeu complexe, l’objet d’une bataille quotidienne.

Quelle doit être l’étape suivante ?

L. G : Le passage à l’échelle. 140 territoires nous ont aujourd’hui contactés. Leurs projets n’ont pas tous atteint le même degré de maturité mais il y a un réel intérêt. Le président de la République a annoncé un déploiement sur, vraisemblablement, cinquante nouveaux territoires. Mais je crois que nous devons aussi faire très attention à ceux qui ne nous sollicitent pas pour en comprendre les raisons. Il faut sans doute imaginer des astuces pour permettre à ces territoires qui n’ont pas assez de moyens humains et d’ingénierie pour se lancer dans l’aventure de le faire.

Vous avez un exemple de ce qui devrait être fait ?

L. G : Nous voulons, sur le plan national, mettre à disposition un centre de ressources et de développement. Nous sollicitons des fonds européens pour le créer. Et lorsque des moyens financiers d’amorçage manquent, nous parions qu’on peut trouver des moyens innovants de financer cet investissement. En faisant appel à des fondations d’entreprise, ou au mécénat de compétences, par exemple. Tout ne repose pas sur l’État. Des partenariats privés peuvent intervenir, comme cela existe déjà entre notre territoire de Villeurbanne et Accenture. Nous devons réussir le passage à l’échelle. C’est toujours là qu’on échoue en France, avec notre manie de tout centraliser. Or, on doit continuer à partir des besoins des territoires et des personnes, qui ne sont pas partout identiques. On ne pourra dupliquer le modèle. Seules la méthodologie et la gouvernance sont communes ; les activités doivent rester spécifiques à un lieu donné.

Auteur

  • Sophie Massieu