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Les Français manqueraient de compétences socio-comportementales

Actu | Repères | publié le : 01.11.2018 | Alain Roux

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Une défiance plus importante en France. Source : World Values, vague 5

Crédit photo Alain Roux

L’aptitude à l’autodiscipline, l’autonomie, la capacité à surmonter les obstacles, une attitude positive orientée vers la résolution de problèmes, ainsi que la capacité à travailler en équipe : telles sont les compétences dites « socio-comportementales » dont manqueraient les Français, selon la note du Conseil d’analyse économique (CAE), parue le 10 octobre. D’une part, les chiffres proviennent des enquêtes PISA, qui montrent un climat de défiance durant la scolarité des jeunes : « Plus d’un tiers des élèves français considèrent que les relations ne sont pas bonnes avec la plupart de leurs enseignants, soit l’un des plus hauts niveaux de conflictualité au monde ». D’autre part, de l’enquête « World Values » portant sur l’évolution des valeurs à travers le monde : « Les adultes français se caractérisent par une plus grande défiance, un moindre optimisme, le sentiment que les événements qui leur arrivent ne dépendent que peu de leurs actions et par des valeurs davantage tournées vers la sécurité que vers l’innovation ». Or, ces compétences sont indispensables pour « apprendre à apprendre », elles améliorent ainsi la réussite scolaire et les parcours professionnels. Elles expliquent même les différences de salaires pour les personnes de même niveau d’étude, d’expérience, d’âge, et de situation familiale. Elles permettent de réduire les coûts de coordination dans les grandes entreprises, rendant le travail en équipe plus efficace. Les personnes pensant que « leurs performances dépendent surtout d’elles-mêmes » retrouvent plus facilement du travail lorsqu’elles sont au chômage. D’autant que les employeurs prêtent attention à ces dimensions psychologiques. C’est pourquoi l’une des recommandations est le renforcement des compétences socio-comportementales des chômeurs, en plus de l’amélioration du système éducatif. Des expériences ont été menées en ce sens : les dispositifs similaires tels que les établissements pour l’insertion dans l’emploi (Epide) et les écoles de la seconde chance. Mais ils n’ont pas fait l’objet d’évaluations d’impacts « rigoureuses », comme aux États-Unis, où le programme « relativement coûteux » des Job Corps, investissant 25 000 dollars par jeune pour une formation en résidence, connaît des « retours sur investissement élevés (hausse de 12 % du revenu des bénéficiaires) ».

Auteur

  • Alain Roux