À première vue, l’on pourrait croire que la collaboration et la coopération sont des synonymes. Il n’en est rien, nous explique l’économiste de l’OFCE Éloi Laurent dans son nouveau livre. La première « s’exerce au moyen du seul travail », est une « association à objet déterminé » et à durée limitée alors que la seconde « sollicite l’ensemble des capacités et finalités humaines », n’a pas d’horizon fini et est un « processus libre de découverte mutuelle ». Problème, aujourd’hui, l’on assiste au règne toxique de la collaboration. Dans son livre, Éloi Laurent s’emploie ainsi à en décrire ses multiples effets pervers : une épidémie de solitude – avec des réseaux sociaux qui sont « des chambres d’échos plus que des forums » –, l’existence de multinationales gloutonnes et égoïstes et une utilisation catastrophique des ressources. Alors que faire ? L’économiste propose plusieurs solutions : sortir de la croissance, endiguer la concurrence sociale et fiscale et enfin décélérer la transition numérique pour accélérer la transition écologique.
Éloi Laurent, Les liens qui libèrent, 192 pages, 16 euros