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Au nom du père

Actu | Repères | publié le : 01.09.2018 | Alain Roux

Emmanuel Macron a mis l’accent sur la lutte contre les inégalités de « destin » dans son discours devant le congrès le 9 juillet 2018. Trois jours avant, l’étude « Nés sous la même étoile ? », publiée par France Stratégie, mesurait à quel point le niveau de vie des trentenaires est déterminé par la profession de leur père.

La profession de la mère n’a pas été retenue, car leur taux d’activité dans les années 1990 est jugé insuffisant. Faire partie de la classe moyenne apparaît plutôt accessible à tous, y compris aux enfants d’ouvriers. Mais se hisser au sommet de la pyramide se révèle plus ardu : « Un enfant de cadre supérieur a ainsi 4,5 fois plus de chances qu’un enfant d’ouvrier d’appartenir aux 20 % les plus aisés. » La profession du père pèserait même davantage que la différence d’origine migratoire, de sexe, ou d’âge. « L’écart moyen de niveau de vie entre un enfant de cadre et un enfant d’ouvrier non qualifié s’élève à 1 000 euros par mois. Par comparaison, l’écart moyen toutes choses égales (en particulier à origine sociale identique) entre une personne sans ascendance migratoire et une personne descendant d’immigrés d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb est de 150 euros. » L’écart moyen entre hommes et femmes est lui aussi relativement faible : les hommes bénéficient d’un niveau de vie supérieur de 70 euros à celui des femmes, à caractéristiques comparables. Les moins de 35 ans perçoivent 60 euros de moins que les plus de 35 ans. L’origine sociale commence à jouer sur le niveau de diplôme obtenu, « courroie de transmission des inégalités », avant de se répercuter sur le niveau de vie. En effet, les enfants d’ouvriers ne suivent souvent pas les mêmes parcours de formation que les enfants de cadres. Mais à diplôme égal, la moitié des inégalités de revenus sont gommées. L’ascenseur social passe donc par l’égalité dans l’éducation, de quoi conforter la mesure de dédoublement des classes de CP prise au début du quinquennat. Il reste une part des inégalités non étudiée, en particulier le rôle des transmissions de patrimoine.

Auteur

  • Alain Roux