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Trois questions à Laure Rogez

À la une | publié le : 01.09.2018 |

Dirigeante fondatrice de SEZAM&Co, agence d’innovation stratégique et managériale, coauteur d’« Intelligence collective Livre Blanc ».

Pourquoi les codes managériaux changent-ils ?

Les entreprises ont longtemps fonctionné et fonctionnent encore sur un mode pyramidal avec des circuits d’informations remontants et descendants. Dans un contexte économique qui bouge en permanence, les informations du terrain vers la direction sont obsolètes avant même d’avoir atteint leurs cibles.

Pour rester dans la course, les entreprises doivent par ailleurs entrer de plain-pied dans l’ère de l’innovation permanente car 50 % des produits qui existeront dans cinq ans qui ne sont pas encore créés. Dernier élément marquant du changement des repères des managers : des entreprises, grandes et petites empruntent le chemin d’une libération des organisations. Ce phénomène diffuse l’idée d’une quasi-suppression du manager : le principe de la confiance remplace alors celui du contrôle.

Le manager peut-il disparaître ?

En accordant davantage de responsabilité et d’autonomie aux professionnels au plus près du cœur de l’activité, le rôle des managers est questionné. Les missions de répartition, de gestion et de contrôle se trouvant allégées, la question se pose pour les managers « Désormais quel est mon rôle ? » L’un des enjeux du manager 3.0 est de réinvestir la sphère de la production de valeur ajoutée en maintenant à jour sa propre expertise métier, éloignant le risque de se trouver déconnecté. Pour mener de front les rôles de manager garant et d’expert, les méthodes agiles induisant des représentations visuelles de l’avancée du travail, sont à redécouvrir, ainsi que les nouvelles gouvernances inspirées des modèles holacratiques.

Que sous-entend un modèle collaboratif ?

La fonction du manager de demain s’inscrit dans une dynamique de création de nouveaux liens entre tous les acteurs internes et externes à l’entreprise. Quand le mode participatif pouvait se résumer au fait de recueillir des avis, l’organisation collaborative vise une réelle co-construction. Le manager n’a pas toutes les réponses, il a la mission de créer les conditions pour que se tissent les bonnes solutions, notamment en rassemblant autour d’une vision partagée. Pour cela, il doit développer un leadership fort basé sur l’estime de soi, l’assertivité et la qualité de dialogue interpersonnel (CNV) et la connaissance de lui-même. Ce socle préalable assuré, les techniques collaboratives de décision et de co-création lui permettront alors de faire émerger des réponses véritablement créatrices de valeur pour tous les acteurs concernés, notamment le client.