Afin de participer au décollage de l’apprentissage, une opération va être lancée par l’Institut de l’entreprise en partenariat avec le conseil régional des Hauts-de-France.
Et si le développement de l’apprentissage était un des moyens permettant de réconcilier les Français et l’entreprise ? C’est en tous les cas le pari d’Antoine Frérot, le P-DG de Veolia et président de l’Institut de l’entreprise qui a choisi de faire de ce dossier une de ses priorités. « Les entreprises ont un rôle à jouer dans la formation professionnelle des jeunes », a-t-il rappelé au cours de l’entretien qu’il nous a accordé (voir page 6), bien décidé à prendre les devants. Concrètement, une action pilote va être lancée à la rentrée avec le conseil régional des Hauts-de-France. Les deux partenaires veulent mobiliser des collaborateurs des entreprises adhérentes de l’Institut de l’entreprise pour intervenir dans les établissements scolaires de la région Hauts-de-France afin de témoigner et discuter avec des collégiens et lycéens des avantages de l’apprentissage. Cette démarche sera complétée par une campagne de communication dont l’objectif est de rappeler aux jeunes et à leurs familles que l’apprentissage ne les enferme pas dans un métier pour toute leur vie professionnelle et peut aussi leur permettre, s’ils le souhaitent, de poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur. Enfin, les entreprises adhérentes vont s’engager à prendre davantage d’apprentis, la recherche d’un maître d’apprentissage étant souvent un véritable parcours du combattant.
Il faudrait pouvoir en faire plus, a toutefois rappelé Antoine Frérot qui a notamment mis en avant le coût élevé d’un apprenti pour une TPE ou une PME. « En Angleterre, l’État paie les deux tiers du coût d’un apprenti. Cette mesure a permis en cinq ans de faire passer leur nombre de 400 000 à 800 000 », a-t-il mis en évidence. Autre souci : dans une majorité des cas, les futurs apprentis ont besoin d’une année de remise à niveau entre la signature de leur contrat et le début de la formation proprement dite. Or ce sas a un coût qui peut être un frein pour certains employeurs. « Il faut que la puissance publique accepte de financer cette année de transition », a estimé le président de l’Institut de l’entreprise. Ces mesures sont nécessaires selon lui pour permettre que la nouvelle réforme se traduise réellement par le décollage de cette voie de formation.