Équipés de Smartphones et d’ordinateurs portables, les salariés ne déconnectent jamais. Sept jours sur sept, ils répondent aux sollicitations incessantes de leurs collègues, de leurs clients, de leurs managers. Un afflux de messages qui nuit à leur concentration et à leur efficacité. Pour mettre fin à cette tyrannie des courriels, les 200 salariés du siège de Jardiland se sont convertis depuis mars à l’application Timyo (Time Is My Own). « De nombreux collaborateurs consultent leur messagerie toutes les demi-heures et interrompent leurs tâches pour répondre à leurs e-mails. Se reconcentrer derrière ces distractions demande de l’énergie. Avec cette application, les salariés maîtrisent mieux leur temps », justifie Patrick Barrabé, directeur de projet à Jardiland. Développée aux États-Unis, cette solution permet de trier les courriels selon leur priorité et de réguler les échanges en responsabilisant l’expéditeur. Avant chaque envoi, il doit indiquer s’il attend un retour, le délai de réponses requis et préciser s’il s’agit d’une urgence. Sans ouvrir les e-mails, le destinataire peut repérer grâce à un code couleur s’il a reçu un message important. « Les salariés ont le sentiment qu’ils doivent répondre à tout moment le plus vite possible. La réactivité est devenue une marque de performance alors que tous les messages ne nécessitent pas une réponse immédiate. Faute de clarté de l’expéditeur, les mails sont un facteur de stress », explique le fondateur de Timyo. Après avoir été sensibilisés, via un sondage sur leurs propres usages, à la charge de travail et à la charge mentale engendrées par les courriers, près de 80 % ont déjà intégré la fonctionnalité Timyo à leur gestionnaire de courriers électroniques. « Timyo fluidifie la communication dans les équipes. Souvent, la course à la vitesse l’emporte sur la qualité des réponses, ce qui crée des tensions. L’application pousse les manageurs à s’interroger sur la pertinence d’envoyer des e-mails. La réunion et le téléphone peuvent être plus adaptés », souligne Patrick Barrabé. Jardiland envisage d’introduire cet outil dans l’accord sur le droit à la déconnexion en cours de négociation.