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Décodages

Matthieu Ador, chef de projet évènementiel chez Inspirience

Décodages | Santé | publié le : 07.05.2018 |

« J’ai décidé que ce handicap ne serait pas un boulet mais un totem »

« J’ai commencé à déclarer des troubles associés à la psychose maniaco-dépressive lorsque j’avais 25 ans. Je suis donc ce qu’on appelle un bipolaire. Quand j’ai été reconnu travailleur handicapé, j’ai décidé que ce handicap ne serait pas un boulet mais un totem. Et que j’allais construire ma force à partir de cette fragilité. Aujourd’hui, j’ai 38 ans et je suis chef de projet événementiel pour une agence de communication. Cette agence a la particularité d’être une entreprise adaptée : c’est-à-dire qu’au moins 80 % des salariés ici ont un handicap, qui peut être physique ou psychique. Au quotidien, ça change tout… Et pas grand-chose : je gère un portefeuille de clients comme n’importe quel chef de projet. Je manage des équipes, conçois et monte des événements, que nous livrons en temps et en heure. Sauf que j’ai la chance de le faire dans un cadre bienveillant. Dans mon cas, cela signifie que ma prise de poste a été progressive. Au début, je ne gérais pas de trop gros projets. Et j’avais une journée par semaine de repos pour décompresser. Je fais toujours un point mensuel avec mon directeur : on discute de mon poste, de la façon dont je me sens. La dernière fois, j’ai évoqué l’éventualité de faire un peu de télétravail. En quatre ans j’ai été absent dix jours. Il y a eu des moments où ça n’allait pas, mais j’ai quand même pu venir travailler et dire que je souffrais, sans crainte du regard des autres. Ça m’a fait grandir. Je pense qu’une entreprise adaptée, c’est une entreprise qui se pose au quotidien la question de la qualité du travail. Et je me dis qu’elles gagneraient toutes à le faire. »