« Je vois au moins deux évolutions importantes pour les années à venir. D’une part, l’automatisation croissante des activités productives menace d’abord les emplois routiniers, moyennement qualifiés. Cela conduit à une polarisation du travail, entre ceux qui ont accumulé beaucoup de capital humain et occupent des emplois bien rémunérés et ceux qui sont mis à leur service. Se met en place une polarisation de notre société entre les « cerveaux » et leurs « servants », de plus en plus précaires. D’autre part, il me semble indispensable de changer de regard sur le statut assigné aux emplois du « care », le service aux autres. C’est un secteur conçu aujourd’hui comme disqualifié, sans qualité, sans productivité. C’est idiot, parce que ces gens contribuent à la « productivité » des « cerveaux », lesquels sont bien contents de trouver des professionnels pour faire à leur place leur ménage ou leurs courses. Il faut disqualifier la disqualification du service aux autres ! »