Ce début du mois de mars est un temps de récupération. Les joueurs en auront eu bien besoin. Eux qui ont été mis sous pression depuis la fin du mois d’août afin d’enchaîner les réformes sociales que le Gouvernement d’Emmanuel Macron a engagées. Il en est ainsi avec le jeune président : chose promise chose due. Les Français doivent voir, très vite, le résultat concret de ce qui leur a été promis.

Sur le terrain, ceux qui ont trimé pour « délivrer », ce ne sont pas les citoyens. Mais plutôt les conseillers techniques des ministères, les élus, les partenaires sociaux, les collectivités locales, les organisations professionnelles, ainsi que les députés ou encore les sénateurs. Au terme de cette première salve de textes de loi et d’ordonnances, puis de concertations où le dialogue social a été mis à l’épreuve avec un agenda très serré, les équipes font une pause. Elles vont en profiter pour « refaire le match » des semaines précédentes. Prendre du recul. Évaluer la justesse de leurs propositions, parfois faites au prix de concessions lourdes d’impact. Et elles vont regarder au loin.

La deuxième mi-temps qui se profile ne sera pas plus calme. Les ordonnances, si elles ont fini leur parcours législatif, seront soumises à l’épreuve pratique de leur utilisation. Déjà certaines questionnent, au sujet de la fusion des IRP en CSE notamment. Les projets de loi sur la formation professionnelle et l’apprentissage vont arriver sur la table du Conseil des ministres. Ils poursuivront dans la foulée au parlement. La réforme de l’assurance chômage proposée par les partenaires sociaux sera-t-elle satisfaisante aux yeux de l’exécutif, ou doit-on se préparer à un big bang au sein d’une institution paritaire ? La loi Pacte qui abordera l’objet social des entreprises ou encore l’élargissement de l’intéressement et de la participation à tous les salariés prendra quant à elle son tour dans la liste d’attente des textes législatifs à examiner au plus vite. Si sa préparation a été confiée à des personnalités consensuelles telles que Nicole Notat ou Jean Dominique Senard, rien ne dit que la rédaction de son contenu ne se fera pas sans tractations souterraines ou bras de fer médiatisés. Acteurs du financement et partenaires sociaux s’y préparent. Quant à la grogne montante parmi les fonctionnaires à qui l’on promet – ce n’est pas une surprise – réduction des effectifs et réforme des retraites, le gouvernement et les Français devront bien l’affronter.

Bref, la mi-temps, c’est aussi le moment où les chefs de file ont un rôle clé. Celui de fixer à leur équipe le tempo de la deuxième partie du match.