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Vie des entreprises

L'Asie, favorite des organismes de formation

Vie des entreprises | JOURNAL DE LA FORMATION | publié le : 01.02.2001 | Valérie Lespez

Nouveau terrain de jeu des entreprises françaises, l'Asie est investie par les organismes de formation.

L'Asie représente 29 % du PNB mondial et regroupe plus du tiers de la population de la planète. Une terre de conquête de plus en plus prisée des entreprises françaises. Et un nouveau créneau pour les organismes de formation. La Cegos a ouvert un bureau en Chine il y a deux ans. L'École de management de Lyon anticipe les besoins de ses entreprises partenaires en fusionnant son service carrière avec ceux de quatre universités étrangères, dont une chinoise, la Lingnam University College. L'Insead, le MBA européen implanté à Fontainebleau, s'est doté d'une antenne à Singapour en 1999. L'université de La Rochelle a créé, il y a un an, avec la communauté d'agglomérations de La Rochelle, le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes, un centre de formation baptisé PrépAsia.

Recruter parmi la population locale, sensibiliser les salariés français à la culture asiatique, préparer les expatriations… Les organismes de formation ont du pain sur la planche. Depuis 1999, Renault, suite à son alliance avec Nissan, a formé plus de 3000 collaborateurs aux habitudes de travail nippones, avec une école britannique, la Canning School. Le constructeur forme aussi actuellement 15 salariés en partance pour Séoul avec PrépAsia. Rhodia Terres rares (1800 salariés dans le monde) a également choisi PrépAsia pour préparer l'expatriation de six collaborateurs à Li-hang, à 200 kilomètres de Shanghai, où l'entreprise a acquis une unité de production en joint-venture.

« Le recours aux organismes de formation est d'autant plus nécessaire que le choc culturel est grand pour les salariés », résume Jean-Louis Perrot, DRH de Rhodia Terres rares. Et les entreprises réclament du sur-mesure. Rien à voir, en effet, entre les besoins d'une PME qui prévoit de prospecter en Asie et souhaite préparer son salarié émissaire aux coutumes de la région et ceux d'un grand groupe qui envoie une dizaine de cadres prendre les rênes d'une usine en Chine. En outre, « chaque expatriation est particulière, précise Jean-Louis Perrot, puisque le salarié part souvent avec son conjoint. Il faut préparer les départs au cas par cas ».

Un module pour les ados

De plus en plus conscientes que la famille participe au succès (ou à l'échec) des missions, les entreprises demandent aux formateurs d'impliquer les proches. « Renault, dans le cadre de son programme d'expatriation à Séoul, a souhaité un module pour des adolescents. Au programme : peut-on faire du roller à Séoul ? Quel genre de musique écoute-t-on en Corée ? » raconte Didier Milliot, le directeur général de PrépAsia. Rhodia Terres rares devait faire face à une autre difficulté. Faute d'infrastructures scolaires à Li-hang, où est située l'unité de production, les familles résident à 200 kilomètres. « Elles habitent à Shanghai et nos collaborateurs les rejoignent le week-end », précise Jean-Louis Perrot.

Au cours des quatre jours de formation suivis par les candidats au départ, outre des cours communs de langue, d'histoire ou d'économie, les femmes ont bénéficié de conseils pratiques sur la vie à Shanghai et d'une aide à l'élaboration d'un projet personnel. Pendant que leurs conjoints planchaient sur la situation géopolitique, l'économie de la région et les relations de travail en Chine. Coût de ce type d'opération : 1500 francs par jour et par personne.

Auteur

  • Valérie Lespez