Interview de Séverine Jauffret, responsable du Centre de validation des expériences professionnelles (CVEP) de l'Essec.
Dans le cadre de la réforme de l'Essec, devenue Essec MBA, nous avons réfléchi à un moyen d'évaluer toute notre population étudiante avec des outils communs, dès la première année, à la suite de leurs périodes d'expériences professionnelles. À partir des méthodes utilisées en entreprise, nous avons identifié 10 compétences clés qu'un élève doit acquérir, comme la communication interpersonnelle ou les capacités en management. L'objectif est de l'aider à se positionner sur cette grille de compétences et de repérer des progressions en fonction des niveaux à atteindre. La promotion entrée en septembre 1999, arrivée en MBA en janvier, sera la première à bénéficier de ces outils.
La totalité des étudiants est concernée, et plus seulement ceux en apprentissage. Le suivi est professionnalisé, puisqu'il est réalisé avec des outils identiques à ceux de l'entreprise. En plus des débriefings individuels, les étudiants participeront à des ateliers thématiques, des development days, pour échanger sur leurs expériences. De leur côté, les tuteurs ont davantage de réunions de réflexion sur leur pratique et leur population est élargie : elle n'est plus composée uniquement de professeurs, mais aussi de cadres enseignants et de diplômés de l'Essec.
La validation des expériences est théoriquement déconnectée des unités de valeur obtenues par l'étudiant. Mais en fin de scolarité, celui-ci sera davantage aguerri aux méthodes d'évaluation, de lui-même et de ses collaborateurs, et saura parler de lui de manière objective. On peut penser qu'un étudiant qui sait repérer ses failles et ses points forts présente un potentiel d'évolution plus important.