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L'épargne salariale s'ouvre aux PME

Dossier | publié le : 01.02.2001 | François Charpentier, Catherine Lévi, Emmanuelle Pirat

Encore quelques semaines de patience. Si ce texte ne connaît pas d'autres péripéties, l'ensemble des décrets d'application de la loi Fabius sur l'épargne salariale sera publié en avril. Un signal de départ attendu par tous les opérateurs qui réfléchissent depuis des mois à la meilleure façon d'attaquer ce marché difficile. Cette fois, en effet, il ne suffit plus de convaincre les DRH des grandes entreprises des mérites des différentes formules de salaire différé. La loi Fabius s'adressant aussi et surtout aux PME, il s'agit de mettre à la portée des très petites entreprises des produits simples et accessibles. L'enjeu est crucial à plus d'un titre. Les salariés peuvent trouver dans cette forme d'épargne un nouveau mode de rémunération. L'argent déposé dans des fonds communs de placement des entreprises permettra de consolider leur développement. Et les sociétés d'assurance et les institutions de prévoyance comptent bien profiter de l'occasion pour rattraper leur retard sur les banques, sur le créneau de l'épargne salariale.

Dans ce domaine, la France a encore beaucoup à faire. Selon la dernière enquête Patrimoine de l'Insee, moins du quart des salariés du secteur privé et des entreprises publiques possédait en 1997 de l'épargne placée en entreprise. Dans l'épargne des ménages, les 400 milliards de francs détenus sous forme d'épargne salariale représentent une goutte d'eau par rapport à l'assurance vie, dont les encours dépassent les 5000 milliards de francs. C'est toute l'ambition de la loi concoctée par Laurent Fabius. Elle vise ainsi à étendre des mécanismes qui ne sont utilisés que dans les entreprises de plus de 50 salariés à plusieurs centaines de milliers de petites entreprises, grâce au plan d'épargne interentreprises. Elle cherche également à développer la participation, qui a surtout profité aux cadres à hauts revenus et aux titulaires de CDI, afin qu'elle concerne l'ensemble de la collectivité de travail. Enfin, et ce n'est pas le moindre de ses objectifs, en convertissant les salariés français à des placements à plus long terme, la loi Fabius se place dans une perspective qui pourrait être demain celle de la retraite… On n'en est pas là. Il a fallu près d'un demi-siècle pour qu'une partie de la gauche se convertisse à l'épargne salariale. D'ailleurs, les opérateurs, prudents, n'envisagent pas un décollage immédiat des plans Fabius.

Auteur

  • François Charpentier, Catherine Lévi, Emmanuelle Pirat