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Des plans désormais mondialisés

Dossier | publié le : 01.02.2001 | E.P.

Les plans d'actionnariat salarié ont le vent en poupe dans les grandes entreprises. Les programmes les plus récents, ceux d'Alcatel, Aventis, EADS ou Usinor, comportent plusieurs innovations : la dimension internationale des plans, mais aussi la multiplication des formules à effet de evier et l'apparition de packages incluant des stock-options. Revue de détail.

Ils y viennent tous ! De Vivendi à PPR, en passant par Suez Lyonnaise, Aventis, EADS, Alcatel ou très récemment Usinor, les plans d'actionnariat salarié se sont multipliés en l'an 2000. Si la démarche n'est pas nouvelle, son ampleur dépasse toutes les prévisions. Autre tendance qui s'affirme, ces nouveaux programmes sont lancés, la plupart du temps, au niveau international. Chez Aventis, le plan Horizon a été ouvert aux 56 pays où le groupe est présent, concernant au total 91 000 salariés. « Ce plan, qui s'inscrit dans un contexte d'après fusion entre Rhône-Poulenc et Hoechst, a été conçu comme un outil d'intégration. Nous l'avons souhaité le plus large possible afin d'associer le plus grand nombre de salariés à l'évolution de la valeur, indique Philippe Subiron, directeur de l'épargne salariale et de l'actionnariat pour le groupe. C'est un programme que nous avons donc voulu mondial, et pas uniquement européen, car seulement la moitié de nos effectifs travaille en Europe. » Horizon a obtenu un taux de souscription de 34 % sous ses deux formules, l'une classique avec décote de 15 % et l'autre à effet de levier. Cette dernière conserve le risque propre à l'actionnariat. « Le salarié voit ses gains démultipliés si la valeur du titre augmente. Mais si elle baisse, il reste en risque sur cette action », précise Philippe Subiron.

En juin 2000, Alcatel s'est également distingué par un vaste plan d'actionnariat salarié : 50 000 salariés (sur les 100 000 que compte le groupe) de 50 pays différents ont souscrit. Soit un taux de participation de 50 %. Il faut dire que les modalités du plan étaient très attractives : chaque action achetée donnait droit à quatre stock-options (jusqu'à hauteur de 50 actions ; au-delà, chaque action offrait deux stock-options). Alcatel figure ainsi, avec Vivendi, parmi les premiers à avoir lié l'attribution de stock-options à un plan d'actionnariat salarié. Résultat, l'engouement des petits porteurs pour les options a été tel que le plafond de stocks a été atteint plus vite que prévu ; du coup, sur les 3,5 millions d'actions (à 48 euros) sur lesquelles portait l'augmentation de capital, seules 2,25 millions ont pu être souscrites. « Nous n'avions pas imaginé un tel succès, reconnaît Bruno Vaillant, membre du conseil de surveillance du FCP et administrateur d'Alcatel. Deux éléments ont également joué : le fait que la valeur de l'action se soit envolée jusqu'à 72 euros pendant la période de souscription et la modalité de crédit gratuit sur dix-huit mois. » Seule réserve de Thierry de Loppinot, président du conseil de surveillance du FCP et administrateur salarié : « Cette opération a permis de doubler le nombre de salariés actionnaires. Mais, en part de capital détenu, nous restons un actionnariat à la marge. Ce système de stock-options permet certes de développer l'épargne salariale, mais pas l'actionnariat salarié. »

60 % de taux de souscription chez Carrefour !

Le taux d'adhésion à un plan d'actionnariat salarié peut varier fortement en fonction des conditions de souscription et des périodes de lancement. Plus de 200 000 collaborateurs de Carrefour, soit 60 % de l'effectif mondial, ont participé à l'augmentation de capital lancée par le groupe à l'automne dernier. PPR a convaincu entre mai et novembre 2000 près d'un salarié sur deux (38 000 sur 75 000) d'adhérer à son plan International Value in Action, qui portait sur 0,65 % du capital. En revanche, le plan lancé au printemps 2000 par EADS n'a pas suscité le même engouement. Taux de souscription en France : 27,3 % (45,4 % en Espagne et 18,15 % en Allemagne). Sur les 12 millions d'actions mises en vente, 11 millions ont été souscrites. Au final, les salariés détiennent aujourd'hui 2,62 % du capital du groupe. « La période n'était pas très favorable », explique Jacques Prévot, vice-président de l'association des actionnaires pour EADS Airbus en France. Mais les conditions étaient également moins intéressantes que pour la privatisation d'Aerospatiale en mai 1999. Or le taux de souscription avait alors été de 87 % !

Lors de son introduction en Bourse en décembre dernier, le groupe Gemplus, leader mondial de la carte à puce, a lancé un vaste programme de stock-options. Les salariés permanents, dans 40 pays, ont reçu, sous forme d'options, l'équivalent de sept à neuf mois de salaire pour les ouvriers et de six mois de salaire pour les cadres. D'ici un à deux ans, s'ils le souhaitent, ils pourront se porter acquéreurs d'actions. Grâce à leurs stock-options, les salariés détiennent « virtuellement « 18 % du capital de Gemplus. Un véritable actionnariat de référence.

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  • E.P.