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Le journal des RH

La formation tout au long de la vie, une réalité

Le journal des RH | Formation | publié le : 07.02.2018 | Laurence Estival

Depuis les années 2000, le taux de jeunes qui retournent sur les bancs de l’école pour obtenir un diplôme moins de cinq ans après leur sortie a été multiplié par deux. Un phénomène qui concerne tous les profils, et particulièrement ceux qui sont déjà diplômés.

Ce n’est certes pas encore une vague de fond mais le mouvement commence à intéresser les chercheurs : contrairement aux générations précédentes, les jeunes n’attendent plus des années d’expérience professionnelles avant de reprendre leurs études. 13 % de ceux sortis du système scolaire en 2010 avaient obtenu un nouveau diplôme avant l’été 2015, pointe une étude du Cereq publiée en décembre dernier1 . Un chiffre multiplié par deux depuis la fin des années 1990 et qui est par ailleurs au-dessous de la réalité : il ne prend pas en compte les formations encore en cours à cette date ni les reprises d’études ne débouchant pas sur un diplôme. Tout aussi surprenante, mis à part les Bac + 5, cette tendance concerne tous les profils, y compris les non-diplômés. « Leur pourcentage au sein de la cohorte étudiée est ainsi passé de 17 % à 15 % au cours de ces cinq années, mettent en avant Virginie Mora et Alexie Robert, auteures de cette étude. Le taux de diplômés de l’enseignement supérieur a quant à lui progressé de quatre points, atteignant 44 %. » Les chercheuses pointent que les plus intéressés par la reprise d’études ne sont pas forcément ceux qui éprouvent les plus grandes difficultés en termes d’insertion professionnelle, puisque ce sont les bacheliers et les Bac +3/+4 qui arrivent en tête. Et 41 % des sondés se disaient « tout à fait » ou « plutôt satisfaits » de leur situation avant de revenir en formation. « Ces jeunes sont dans une posture offensive : ils parient sur l’obtention d’un nouveau diplôme, souvent d’un niveau supérieur, pour améliorer leur situation et les premières estimations montrent que ces démarches sont payantes », ajoute Virginie Mora. La situation est en revanche plus contrastée pour ceux qui, en difficulté sur le marché du travail, retournent se former dans une démarche défensive. L’obtention d’un diplôme supplémentaire ne constitue alors pas forcément une solution miracle pour décrocher un emploi. Du moins à brève échéance.

(1) Virginie Mora, Alexie Robert, Retours précoces sur la voie des diplômes : vers une formation « tout au long du début de la vie » ?, Cereq Bref 360, décembre 2017. http://www.cereq.fr/actualites/Retours-precoces-sur-la-voie-des-diplomes-vers-une-formation-tout-au-long-du-debut-de-la-vie

Auteur

  • Laurence Estival