C’est reparti : le fabricant de pneumatiques Bridgestone qui a connu, comme l’ensemble de l’industrie automobile, un gros creux entre 2008 et 2014, prévoit de passer la production de son site de Béthune de 17 000 pneus par jour à 20 000 en 2020. « Le redémarrage du marché a mis en lumière nos besoins en compétence. Dans nos métiers, tout n’est pas automatisé et il faut plusieurs mois pour acquérir la dextérité nécessaire à la fabrication d’un pneu », explique Sébastien Tranchant, DRH France de Bridgestone.

Pour attirer et fidéliser les nouvelles recrues, Bridgestone a demandé à Randstad d’organiser un parcours d’intégration et de formation en ouvrant une agence d’intérim dédiée à l’intérieur de son usine béthunoise qui compte 1 200 salariés permanents et intérimaires. « C’est la 200^e agence de ce type que nous ouvrons en France pour nos clients qui n’ont pas les moyens de gérer leur intérim. Avec une seule équipe dédiée à un seul client tout devient plus simple et rapide. Notre métier consiste à vendre ce site sur le bassin d’emploi et à assurer la sélection des candidats », résume Gaëtan Deffrennes, directeur général de Randstad Inhouse Services.

Cette étape franchie, Randstad envoie les candidats à l’école d’assemblage du pneu en cours de création au milieu de l’usine et dans laquelle l’industriel a investi 500 000 euros en machines et matériel pédagogique. Les nouvelles recrues y passent deux mois et demi à apprendre leur futur métier avant de se voir proposer un contrat d’intérim d’une durée de 6 mois. Une quarantaine de personnes sont déjà passées par cette école qui doit former à terme 80 assembleurs par an et fournit à la sortie un certificat professionnel transférable vers d’autres employeurs de l’automobile ou de l’agroalimentaire. « Nous souhaitons intégrer 100 % des recrues, mais vu nos exigences ça n’est pas toujours possible », poursuit Sébastien Tranchant.

à l’issue de la période d’intérim, les opérateurs qui donnent satisfaction se voient proposer un CDI intérimaire chez Randstad. Objectif ? Les fidéliser tout en conservant de la flexibilité si le carnet de commandes se retourne. Après 36 mois, les salariés encore en poste se voient normalement proposer un CDI chez Bridgestone. Les premières remontées du terrain montrent que le dispositif améliore les performances RH du fabricant sur les deux objectifs visés, à savoir attirer plus de candidates et réduire le turnover chez les nouvelles recrues.