Comment faire pour préserver notre système de santé, que le monde entier nous envie ? Voilà l’épineuse question à laquelle tente de répondre Jean de Kervasdoué, économiste de la santé, professeur émérite et ancien directeur général des hôpitaux. Dans un premier temps, cet expert remonte aux origines de ce qu’il nomme « l’asphyxie solidaire » : elle tient à la fois au départ de France des classes aisées et des jeunes diplômés, au développement du travail au noir et au vieillissement de la population. Face à l’urgence de la situation, les gouvernements successifs, par faiblesse politique, n’ont pas su prendre les mesures adéquates. Au fil des années, ils se sont en effet contentés d’élargir l’offre de soins, d’imposer de nouvelles taxes pour les financer et donc de creuser le déficit public. Devant cet état de fait, qu’il juge désastreux, Jean de Kervasdoué propose de nouvelles solutions et de profondes réformes susceptibles de sauver notre système de protection sociale. Lesquelles ? Il suggère, notamment, d’accélérer le rythme de fermeture des petits établissements hospitaliers, de mieux coordonner la prise en charge des patients, d’optimiser et de développer les réseaux de soins existants, ou encore d’alléger les charges administratives pesant sur les médecins généralistes.
Jean de Kervasdoué, Fayard, 304 pages, 18 euros.