Oui et non. Dans l’industrie, si une entreprise recherche une personne capable de faire fonctionner une machine, la formation est un moyen pour répondre à ce besoin. En revanche, si l’employeur recherche en priorité des personnes rapidement opérationnelles et connaissant les conditions de travail dans l’industrie – ce qui relève plus de l’expérience – former des demandeurs d’emploi ne sera pas efficace.

Lorsque l’accent est mis sur l’expérience, pourquoi ne pas aider l’entreprise à proposer au candidat un parcours d’intégration où pendant un certain temps, il travaillera en binôme avec un salarié ? C’est l’objectif de l’expérimentation sur les formations en milieu de travail développées par des branches professionnelles. Les entreprises définissent précisément leurs besoins pour que les pouvoirs publics ou les opérateurs tel Pôle emploi aient une réponse adéquate en termes de formation ou d’accompagnement.

Il faut surtout inverser le processus actuel : les chômeurs se voient proposer une formation sur les métiers en tension sans savoir si ça répond aux besoins des entreprises. Il faudrait partir des offres d’emploi et d’une définition plus précise des attentes des entreprises pour proposer des dispositifs adaptés. C’est un moyen de limiter les frustrations de personnes qui se sont investies dans leur formation mais dont les efforts ne se traduisent pas par un retour sur le marché du travail.

Oui, c’est la mission de France Stratégie d’éclairer le débat public. Il était important de rappeler qu’il faut une approche plus fine des besoins et réponses à apporter. Il y a une confusion entre compétences et formation. Tous les besoins de compétences évoqués par les employeurs ne se traduisent pas par des programmes de formation et l’obtention de diplômes. Nous devons étudier des dispositifs en lien avec les entreprises et les professionnels et donc élargir les réflexions.