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Idées

« Se séparer de salariés, souvent associés, est très difficile pour une SCOP »

Idées | Management | publié le : 02.10.2017 | Violette Queuniet

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« Se séparer de salariés, souvent associés, est très difficile pour une SCOP »

Crédit photo Violette Queuniet

Qu’avez-vous pensé de l’étude menée sur la sécuflexibilité dans les SCOP ?

Elle confirme nos propres observations et apporte le recul nécessaire pour comprendre comment les règles des SCOP conduisent à un certain style de management. J’ai trouvé en particulier intéressant le lien qui est fait entre les pratiques de flexibilité et les principes démocratiques. Ils permettent de mieux accepter des mesures qui entraînent parfois des sacrifices financiers ou une augmentation du temps de travail. Cela explique aussi qu’il y ait peu de contestation sociale au sein des SCOP.

Vouloir préserver l’emploi à tout prix ne fait-il pas courir de risques aux entreprises ?

Les SCOP ne pratiquent jamais de licenciement préventif. Elles licencient quand elles n’ont vraiment plus le choix : se séparer de salariés qui sont souvent aussi des associés est très difficile.

Certaines ont sans doute tardé à prendre les mesures nécessaires au moment de la crise financière de 2008, ce qui a ralenti leur redressement économique. Dans les situations de crise, notre rôle est d’ailleurs de faciliter les restructurations et de proposer des outils de financement.

Vous avez commandé aux auteurs une nouvelle étude sur les conditions de réussite de reprise d’entreprises sous forme de SCOP*. Pourquoi ?

Beaucoup d’entreprises ferment faute de repreneurs au moment du départ en retraite du dirigeant. Depuis quinze ans, le Mouvement des SCOP favorise la reprise d’entreprises saines par les salariés. Nous avons beaucoup communiqué sur ce sujet pour amener les patrons à penser à leurs salariés comme repreneurs et, en Auvergne-Rhône-Alpes, nous avons créé un outil de capital-investissement pour favoriser ces transmissions. Aujourd’hui, la reprise d’entreprises par les salariés (RES) est en progression, avec 52 reprises en neuf ans dans notre région. Elle est reconnue et recommandée par les experts-comptables. Le taux de pérennité des RES est très important (82 % à trois ans).

L’étude doit nous aider à affiner les critères RH propices à ce mode de transmission.

* Étude en cours dont les résultats seront présentés lors du congrès de l’Association francophone de gestion des ressources humaines (AGRH) qui aura lieu à Aix-en-Provence du 11 au 13 octobre 2017.

Auteur

  • Violette Queuniet